On vit en moyenne une année de moins en Bourgogne – Franche-Comté qu’en France, selon l’étude publiée ce mardi 4 novembre par l’Insee (Institut national de la statistique) en partenariat avec l’ORS (observatoire régional de la santé). L’espérance de vie pour les femmes est de 85 ans, et pour les hommes de 79,1, soit un an de moins que la moyenne nationale (chiffres de 2024). Cependant, l’Insee relève que, depuis 1946, l’espérance de vie a augmenté de vingt ans, soit un trimestre par an. Une amélioration attribuée à l’amélioration des conditions d’hygiène, à la vaccination, aux progrès médicaux (chirurgie, traitement des maladies chroniques, etc.). Il semble cependant que l’on soit arrivé à un seuil, avec l’apparition de nouveaux risques pour la santé, tels que la sédentarité, le stress, les canicules.
Des maladies circulatoire plus fréquemment prises en charges
Alors que l’espérance de vie est un peu moins haute dans la région qu’en France, en Bourgogne – Franche-Comté, l’Insee relève que certaines pathologies sont plus fréquemment prises en charge que la moyenne française : par exemple l’hypertension (345 300 personnes prises en charge, soit + 7 % en Bourgogne – Franche-Comté que la moyenne française), le diabète (199 900 prises en charges, soit 3 % de plus) ; les troubles de l’humeur (159 800 personnes ; + 13%). Quatre des huit maladies les plus prises en charges sont liées à des troubles circulatoires : l’hypertension, mais aussi l’hypercholestérolémie (158 400 personnes ; + 10 % que la moyenne française), la maladie coronaire chronique (102 200 personnes ; + 3 %) et les troubles du rythme cardiaque 88 600 personnes ; + 1 %).
Dans la région 70% des décès ont lieu après 75 ans. Dans cette tranche d’âge, les troubles de la circulation sont la première cause de mortalité. Entre 35 et 75 ans, les cancers sont la première cause. Et avant 35 ans, ce sont les « causes externes » (accidents, chutes, suicides). La mortalité avant 75 ans est supérieure de 4,3 % en Bourgogne -Franche-Comté qu’en France (moyenne à âge égal). Avec pour principales explications les « causes externes » (+15 % que la moyenne française) et les maladies circulatoires (+ 6 %). En revanche, la mortalité prématurée en raison du cancer du sein est moins importante dans la région qu’en France ( -6 %).
L’Insee associe cette surmortalité prématurée dans la région à une structure sociale de la population régionale moins favorisée, avec pour corollaire une consommation d’alcool et de tabac supérieure, une alimentation déséquilibrée, plus de sédentarité, d’obésité, ou de maladies chroniques, et un moindre recours aux soins.
57 % des décès prématurés seraient évitables
Ainsi, l’Insee estime que 57 % des décès prématurés pourraient être évités : 39% avec des changements de comportements et 18 % si des soins efficaces pouvaient être prodigués plus précocement. L’étude pointe ainsi 2060 décès prématurés par liés au tabac et 1120 liés à la consommation d’alcool (Taux standardisés de mortalité prématurée en Bourgogne-Franche-Comté -2018-2022).
Dans ce tableau un peu sombre, il faut cependant relever que la surmortalité prématurée est en baisse depuis quinze ans : de 23 % pour les hommes et de 11 % pour les femmes. Une baisse associée à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, ainsi qu’au dépistage du cancer colorectal et du cancer du sein.
L’étude de l’Insee en partenariat avec l’observatoire régional de la santé est consultable ci-dessous.

