Plusieurs députés, y compris dans la majorité, ont plaidé mardi soir pour une réouverture rapide des bars et restaurants, et plus généralement pour une relance du tourisme, des secteurs à “sauver” selon eux dans la crise du coronavirus.
(AFP)
Plusieurs députés, y compris dans la majorité, ont plaidé mardi soir pour une réouverture rapide des bars et restaurants, et plus généralement pour une relance du tourisme, des secteurs à “sauver” selon eux dans la crise du coronavirus.
Depuis le 11 mai, “le déconfinement a permis une reprise de l’activité” mais des secteurs sont “toujours au point mort, tourisme, restauration, culture”, et “l’urgence est pourtant là”, a lancé Julien Aubert (LR), lors d’un débat initié par son groupe sur “Le déconfinement, quelle mise en oeuvre après une semaine”.
Son collègue Olivier Marleix a aussi souligné que l’hôtellerie-restauration “pèse près d’un million d’emplois dans notre pays”. “La majorité des employeurs n’ont plus de trésorerie” et des centaines atteignent chaque jour un “point de non-retour”, tandis que certains assureurs rechignent à “jouer leur rôle”, a-t-il affirmé. L’élu d’Eure-et-Loir a demandé si des réouvertures étaient envisageables dès avant le 2 juin, prochaine étape du déconfinement. Philippe Vigier (Libertés et territoires) a lui suggéré de faire “bouger les gestes barrières” dans ces secteurs, faute de quoi leur “équilibre économique sera mis à mal”.
Le tourisme domestique
“Nous devons faire en sorte que les Français partent en vacances !” a exhorté le sénateur Michel Raison, co-pilote LR de la cellule “tourisme” de la commission des Affaires économiques. “Le tourisme domestique représente les 2/3 des recettes du secteur. En capitalisant sur cet atout, nous pouvons limiter la casse”, a-t-il ajouté. Le sénateur de la Haute-Saône a recommandé la mise en place d’“une garantie d’État” pour les avoirs proposés par les hébergements et les compagnies aériennes, afin de “réinstaurer la confiance des consommateurs”, ainsi que des mesures visant “à mieux répartir les flux touristiques sur notre territoire, où 80% des touristes se concentrent sur 20% du territoire”.
Annulation en cascade dans le Jura
Rappelant le “plan de soutien massif” de plus de trois milliards d’euros annoncé le 14 mai, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a renvoyé aux prochaines décisions en vue du 2 juin, qui dépendront “de l’évolution de la situation sanitaire”. “Nous pouvons être raisonnablement optimistes”, a-t-il indiqué, alors que restaurateurs et cafetiers pourraient peut-être rouvrir dans les départements classés “vert”.
La députée LREM Danielle Brulebois s’est inquiétée dans le même sens pour son département du Jura, où “les réservations s’annulent en cascade” en raison de son classement en rouge. Elle a réclamé “une carte départementalisée” et non régionale, pour ne pas “pénaliser” des territoires comme le sien, moins menacé par le coronavirus que la région. “Le sentiment d’injustice et de découragement est grandissant”, a-t-elle lâché, demandant également une “actualisation plus fréquente de la carte”.
Espoir pour le 2 juin
Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé Adrien Taquet a assuré que le gouvernement avait “bien conscience des effets de ce classement sur la vitalité touristique” et qu’“avant le 2 juin, les choses devraient évoluer”. “La santé publique reste une priorité”. a-t-il rappelé.
Autre voix LREM revendicatrice, Hugues Renson, élu de Paris, a demandé une “réouverture urgente” des parcs et jardins dans la capitale, “attendue par tous”.
Les secrétaires d’État se sont globalement félicités du déconfinement. La gauche a elle mis l’accent sur les besoins sanitaires qui demeurent, en particulier des hôpitaux, “grand corps héroïque mais malade” selon les mots de Sébastien Jumel (PCF).