Un comité social et économique (CSE) était programmé ce mardi 28 avril. Le calendrier de reprise de PSA Sochaux n’est pas encore fixé. On acte, par contre, la suspension des équipes VSD et nuit car la production ne reprendra que progressivement.
Un comité social et économique (CSE) était programmé ce mardi 28 avril. Le calendrier de reprise de PSA Sochaux n’est pas encore fixé. On acte, par contre, la suspension des équipes VSD et nuit car la production ne reprendra que progressivement.
« Quand l’heure de la reprise aura sonné en fabrication, seule une équipe sur les six reprendra le chemin des ateliers », annonce la direction du site de PSA Sochaux, dans un communiqué de presse, adressé à la suite du comité social et économique (CSE) de ce mardi 28 avril. La reprise du constructeur automobile, non définie pour le moment, se fera progressivement à Sochaux et Belchamp. « Pour l’heure, nous ne savons pas dire à quel horizon nous retrouverons notre niveau d’activité́ de début d’année. Cela dépendra de nos clients et de la reprise des marchés », indique la direction. Sur cette reprise, la CFE-CGC appelle à un retour rapide de l’activité, « car à la peur de la maladie s’ajoute maintenant chez les salariés la peur de perdre leur emploi ». Le syndicat Force ouvrière attend de son côté un « protocole industriel » pour accompagner cette reprise.
1 600 personnes concernées par la suspension
Cette stratégie de reprise conduit à suspendre les équipes de nuit et de VSD (vendredi, samedi, dimanche). Cela représente 1 600 personnes (1 000 CDI et 600 intérimaires), précise Force ouvrière. « Les salariés concernés basculeront provisoirement en horaire de doublage. Il sera fait appel à eux pour compléter les équipes au moment de la reprise si les titulaires des postes sont absents pour différentes raisons », indique la direction. Ils peuvent notamment remplacer des salariés qui seraient « à risque » face au covid-19. Selon nos informations, une « patrouille » sera aussi constituée pour permettre la mise en place du protocole sanitaire.
« Chaque salarié de VSD ou de nuit devra pouvoir faire son choix d’affectation (TA ou TB) », invite Force ouvrière. Pour la CFE-CGC, cette décision « est court-termiste ». Le syndicat de cadres regrette que l’on ne mise pas « sur un retour de pleine activité́ a moyen terme, en relation avec le très fort succès d’avant crise de nos deux modèles 3008 et Grandland X ».
La CFDT a demandé un délai de deux mois avant d’acter cette décision, « socialement » marquante pour les personnes concernées. Le syndicat évoque le changement d’organisation familiale et la baisse de salaire. Ce délai, sollicité pour avoir « une meilleure visibilité sur la situation sanitaire et économique », n’a pas été accordé. La CGT estime pour sa part que « la direction ne peut solliciter [ces] salariés (…) en raison d’un manque d’effectifs ».
2 000 intérimaires en moins
Le dispositif de l’ACCAC est enclenché pour limiter l’impact sur la paie, lié à la suspension de ces tournées. La direction garantit une priorité de réaffectation dans les horaires d’origine, « dans l’ordre de redémarrage des tournées ».
« Chaque salarié en CDI, CDD PSA ou intérimaire [devrait] pouvoir retrouver son emploi, là où il l’a laissé avant le départ en confinement, dans son équipe, dans sa tournée et son horaire lorsque la situation sanitaire le permettra », estime Jérôme Boussard, secrétaire général de la CGT du site de Sochaux. La CGT désapprouve ce dispositif.
Un accord d’activité partielle a été signée par quatre organisations syndicales, début avril. « Nous tenons à rappeler que l’activité partielle a été mise en place pour préserver l’emploi de tous les salariés, intérimaires inclus, et non pour expédier des salariés à pôle emploi », tance également la CGT, qui n’a pas signé cet accord. Il dénonce le non maintien de salariés intérimaires. Force Ouvrière évoque le même problème : « Ce sont près de 2 000 intérimaires qui ne reprendront pas le chemin de l’usine dès la reprise… Aujourd’hui, ce sont plus de 300 intérims qui ont vu leur contrat suspendu ou non reconduit. »
Les congés payés connus mi-juin
« Les mesures sanitaires renforcées sont aujourd’hui totalement déployées sur notre site, tant en production que du côté́ de R&D », rappelle, satisfaite, la direction dans son communiqué. « Ce protocole, élaboré́ et mis en œuvre en concertation avec le service médical et les partenaires sociaux, place notre site à un niveau de protection très élevé́ des salariés sur leur lieu de travail et conforme aux standards établis », insiste la direction. Un accueil particulier est envisagé lors de la reprise, pour tout expliquer. « Nous considérons que les moyens mis en place sont insuffisants », vitupère la CGT. « Nous ne tolèrerons aucunes interprétations qui interviendraient sous le couvert de quelques économies ! » prévient pour sa part FO, vis-à-vis du respect de ce protocole sanitaire
Les dates des congés d’été ne sont pas connues. Elles seront communiquées mi-juin, « afin de s’ajuster au mieux aux prévisions des marchés, tout en prenant en compte le planning des travaux nécessaires à l’avancement de notre projet Sochaux 2022 », indique la direction du site de Sochaux.