(AFP)
Après des cessions de filiales, cette entreprise basée à Héricourt n’emploie plus que 85 salariés contre 400 au début de l’année, selon les chiffres communiqués par sa direction. La conversion de la procédure de sauvegarde de l’entreprise, ouverte en avril, en un redressement judiciaire avec période d’observation de six mois a été décidée par le tribunal de commerce de Vesoul à l’issue de son audience de mardi, a-t-on appris auprès de son greffe. “Nous attendons encore le procès-verbal du délibéré, mais la décision de redressement nous a été notifiée par téléphone”, a confirmé jeudi à l’AFP un porte-parole de Gaussin. L’entreprise va “travailler” durant les six prochains mois sur “deux options: un plan de continuation” avec l’actuelle direction, ou “une cession”, a précisé le porte-parole.
Le conglomérat industriel et militaire tchèque CSG (Czechoslovak Group), actionnaire de référence de la société cotée détenue principalement par le public, en avait pris le contrôle en juin en concentrant quatre des cinq sièges du conseil d’administration. Celui-ci est complété par l’héritier de la famille fondatrice Christophe Gaussin, qui est demeuré directeur général.
Constructeur de véhicules destinés à la logistique, Gaussin se retrouve en difficultés économiques, financières et de gouvernance depuis l’an dernier, lorsque le groupe n’a pas pu honorer un gros contrat de 355 modèles électriques destinés à des clients d’Amérique du Nord, dont Amazon. L’entreprise avait alors invoqué une difficulté d’approvisionnement en composants. L’important retard de livraisons à fin 2023 (seulement 14 véhicules expédiés) a entraîné une chute des deux tiers du chiffre d’affaires de l’an dernier par rapport à son montant prévu, soit 35,7 millions d’euros réalisés.
La filiale Metalliance, basée à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), qui assemble ces véhicules, a été cédée le 31 juillet à un groupement d’investisseurs et industriels français et américains. Gaussin avait également vendu, en juin, sa participation majoritaire (51%) dans le constructeur français de véhicules autonomes Gama, issu de sa reprise en 2023 de la société Navya en association avec le groupe japonais Macnica. Les effectifs de Gaussin ont fondu en conséquence de ces opérations. La prochaine audience au tribunal de commerce de Vesoul est fixée au 5 novembre, a précisé le greffe.