Un jeune homme qui circulait en voiture dimanche soir à Besançon a été tué par balle et un de ses passagers a été grièvement blessé, a indiqué lundi le parquet, lors d’une nouvelle fusillade dans cette ville minée par les règlements de compte entre trafiquants depuis plusieurs mois.
(AFP)
Une nouvelle fusillade est intervenue dimanche soir dans le quartier Planoise à Besançon, assortie d’une course-poursuite. Bilan : un mort, âgé de 23 ans, et un blessé, de 21 ans. [Actualisé à 19 h 15]
Vers 21 h 30, le passager d’une voiture a appelé la police pour dire que les occupants d’un autre véhicule le poursuivaient et lui tiraient dessus, a indiqué le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, lors d’une conférence de presse. Le conducteur, qui devait fêter ses 23 ans lundi, a été tué d’une balle dans la nuque et son passager de 21 ans a été grièvement blessé à l’épaule et au flanc, mais son pronostic vital n’est plus engagé, a précisé à l’AFP une source proche de l’enquête.
« Plus de 15 impacts ont été relevés » sur le véhicule des victimes qui étaient connues de la justice pour des petits délits, a précisé le procureur. Cette fusillade est liée « à la série quasi ininterrompue de violences et de
tentatives d’assassinats constatées depuis le 21 novembre 2019″ à Planoise, quartier sensible dit de reconquête républicaine où vivent 20 000 habitants à l’ouest de Besançon, a déclaré Étienne Manteaux.
Depuis trois mois, une dizaine de personnes, âgées de 13 à 31 ans, y ont été blessées par balles dans un contexte de « lutte d’influence entre deux bandes rivales voulant gagner des places de deal sur le quartier », a-t-il précisé.
15 personnes en garde à vue
L’enquête sur ces règlements de comptes, ouverte pour « tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et non justification de ressources », a connu un tournant lundi avec l’interpellation et le placement en garde à vue de 15 personnes, dont plusieurs mineurs. Elles sont suspectées « d’être de près ou de loin concernées par ces faits », leur garde à vue pourra durer jusqu’à 96 heures, a précisé le procureur. Cette opération a mobilisé près d’une centaine de policiers dont des membres du RAID et de la BRI. Elle était programmée depuis plusieurs jours et n’a pas été déclenchée par la fusillade de dimanche soir qui « marque une escalade » dans la violence, selon le magistrat. « Il y a 10 jours, on avait encore des faits de « jambisation », c’est à dire de signal envoyé à un autre clan en tirant volontairement dans les jambes », alors que désormais, « on a une volonté non plus de blesser, d’intimider, mais de tuer », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Étienne Manteaux a annoncé que le quatrième et dernier suspect en date mis en cause dans l’incendie en décembre de la fourrière municipale de Besançon, également située dans le quartier Planoise, avait été interpellé vendredi et mis en examen lundi. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire. Les incendiaires avaient mis le feu à une voiture qui avait probablement servi lors de l’une des tentatives d’assassinat. Le feu s’était ensuite propagé à l’ensemble de la fourrière, endommageant également le supermarché situé au dessus.