Antoine Peyratout, directeur général de l’entité turbines à gaz de l’usine General Electric (GE) à Belfort, et sa directrice des ressources humaines, ont déposé un dossier pour bénéficier du plan de départs volontaires en cours, au grand dam des syndicats qui ont négocié les mesures du plan face à eux.
Avec AFP – Thibault Quartier (correspondant à Belfort)
Antoine Peyratout, directeur général de l’entité turbines à gaz de l’usine General Electric (GE) à Belfort, et Catherine Létang, sa directrice des ressources humaines, ont demandé à bénéficier du plan de départs volontaires en cours, a-t-on appris lundi des syndicats, mécontents de cette situation.
Le plan social prévoit la suppression de 485 emplois sur 1 750 sur le site de production des turbines à gaz (GE EPF), en plusieurs phases. La première concerne 294 dossiers, qui ont été acceptés par la commission de suivi.
Celle-ci a déjà reçu davantage de candidatures que de places disponibles pour cette première phase qui devait initialement s’achever fin mars. Les deux derniers dossiers validés ont été ceux d’Antoine Peyratout et de Catherine Letang, la directrice des ressources humaines, a-t-on appris de sources syndicales. “Ce sont les deux derniers dossiers acceptés”, confirme une source syndicale. Tous deux ont piloté le plan social et le fait qu’ils en bénéficient fait grincer salariés et syndicats.
“Ce sont des gens forcément au courant de l’articulation du plan”, regrette sous couvert d’anonymat un élu syndical, qui évoque un problème de “délit d’initié, entre guillemets”. “Ils ont bénéficié d’informations que d’autres salariés n’avaient pas”, regrette-t-il.
Problème "moral"
Ce départ “n’est pas moral, mais ils n’apportent rien industriellement”, s’emporte un autre représentant syndical souhaitant conserver l’anonymat. Ils n’étaient là que “pour nettoyer”. “Je ne demande qu’une chose, qu’ils se cassent”, poursuit-il. “Finalement, les syndicats ont bien négocié pour lui”, sourit avec sarcasme un dernier élu syndical. “On peut imaginer que compte tenu de leur salaire de base et de leur ancienneté, ils auront une prime plus que confortable”.
Antoine Peyratout, qui n’a pas souhaité réagir, “n’a pas forcément été nommé pour mettre en place un plan social mais pour redresser la situation de GE EPF”, répond-t-on dans l’entourage de la direction. “Nous prenons acte de cette décision et nous mettons en place une transition”, s’est contenté d’indiquer un porte-parole de General Electric.
L’entité turbine à gaz de General Electric subit un vaste plan social : 485 suppressions de postes sont prévues d’ici la fin de l’année. À l’origine, 792 emplois devaient être supprimés. L’entreprise comptait 1 760 salariés le 30 avril 2019. L’effectif final doit être ramené à 1 275. En marge de ce plan social, un autre plan a supprimé 252 emplois à Alstom management SA, une société qui portait des fonctions support (comptabilité) et située à Paris et Belfort.