La procédure ouverte pour diffamation a été “classée sans suite pour défaut de plainte préalable”, Jonathann Daval ne souhaitant “plus causer de tort, avec une nouvelle plainte, à la famille Fouillot”, précise le procureur Arnaud Grécourt dans un communiqué.
Le 19 février, les avocats de monsieur Daval ont déposé une plainte auprès du procureur de la République de Vesoul pour “diffamation publique”, visant des propos tenus par Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay, la mère et la soeur d’Alexia, dans le quatrième épisode de la série télévisée intitulée +Alexia notre fille+ et diffusée par la chaîne Canal +. “Dès réception de cette plainte, une enquête était ordonnée. Il ressort de l’audition de monsieur Jonathann Daval, réalisée par les services de gendarmerie, que celui-ci n’a pas visionné le documentaire” et qu’il “ne souhaite pas déposer plainte contre Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay”, précise le procureur.
La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse – qui prévoit et sanctionne la diffamation – “fait de la plainte de la personne diffamée une condition préalable indispensable à l’exercice des poursuites”, relève Arnaud Grécourt. Or, “compte tenu de la volonté de monsieur Jonathann Daval de ne pas déposer plainte pour ces faits de diffamation”, exprimée “à plusieurs reprises”, “aucune poursuite pénale ne peut être exercée”, selon le magistrat.
Selon la plainte initialement déposée, Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay présentaient dans la série “une version inédite de l’affaire, en accusant de façon univoque Jonathann Daval d’avoir délibérément empoisonné son épouse pour provoquer la fausse couche” et “pour +la rendre folle+ et provoquer des malaises”. Or ces éléments sur un éventuel empoisonnement d’Alexia Daval avaient été écartés lors du procès devant la cour d’assises de la Haute-Saône.
La plainte dénonçait “une volonté de présenter au public l’affaire Daval sous un angle inexact” dans le but “de nuire” à Jonathann Daval. Ce dernier comparaîtra par ailleurs le 10 avril devant le tribunal correctionnel de Besançon pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de sa belle-famille, notamment pour avoir accusé son beau-frère d’être l’auteur du meurtre d’Alexia, avant de reconnaître son mensonge. Jonathann Daval a étranglé son épouse de 29 ans en 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône), avant de brûler son corps dans un bois. Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d’un veuf éploré dans les médias, avant d’être confondu, en pleine vague #MeToo.