Les candidatures pour participer à la 37e édition du festival international de musique universitaire (Fimu) sont ouvertes jusqu’au 13 novembre, annonce l’organisation du festival. L’an dernier, 1 200 candidatures avaient été enregistrées. « À même date, nous enregistrons déjà une hausse de 67 % des candidatures cette année », se réjouit Delphine Mentré, adjointe au maire en charge de la culture et du patrimoine. Cet appel à candidature est l’unique porte d’entrée pour participer au festival, qui se tient le week-end de la Pentecôte, du jeudi 16 au dimanche 19 mai.
L’édition 2024 mettra à l’honneur l’Italie. « C’était le 3e pays le plus représenté dans les candidatures », rappelle Delphine Mentré. Et les groupes italiens sont toujours bien présents dans les candidatures déjà reçues pour la prochaine édition. Ce choix est donc une manière de souligner cette fidélité italienne. Si l’on identifie bien la culture de l’opéra et de la musique classique des Transalpins, les musiques actuelles italiennes ont plus de mal à percer en France, exception faite, peut-être, du groupe de rock Maneskin. Le Fimu est donc l’occasion d’en découvrir « ses richesses », indique Delphine Mentré.
Retour d'une scène place de la République
Le parrain ou la marraine de la 37e édition n’a pas encore été dévoilé. Tout un travail « de défrichage est à poursuivre », indique l’élue. Et on souhaitait qu’il le soit par le nouveau directeur du festival, Julian Catusse, qui a pris son poste le 18 septembre. Âgé de 31 ans, le nouveau directeur arrive de Mont-de-Marsan (Landes), où il était programmateur et responsable de la communication du CaféMusic, une salle de musique actuelle. « Je récupère un Fimu très sain », apprécie le nouveau directeur, qui salue le travail de son prédécesseur, Matthieu Spiegel, nommé directeur du Moloco (lire notre article).
Six jurys thématiques seront chargés de valider la centaine de groupes qui participera à l’édition 2024 de ce festival. Ils sont composés de professionnels, que ce soit des programmateurs, des directeurs de salle, des tourneurs ou des médias spécialisés. « C’est nécessaire pour garantir une programmation la plus qualitative possible », insiste Julian Catusse. Un œil attentif est aussi porté à la scène locale.
International
La dynamique internationale fait partie de l’ADN du Fimu. Cette ouverture doit toutefois est « réfléchie », insiste Delphine Mentré, dans une « dynamique éco-responsable », suggère-t-elle. Lorsque l’on fait venir des groupes de l’étranger, il faut tenter de les inscrire dans une tournée pour éviter un voyage avec une seule date. Les partenariats avec le Burkina Faso (Le Soko Festival à Ougadougou) et le Liban sont poursuivis, même si « le contexte international [est difficile] », convient Delphine Mentré.
L’indisponibilité de la place la République, lors de la dernière édition, a permis de tester de nouvelles choses, notamment l’implantation de la scène Campus au square des Anciens Combattants d’Afrique du Nord ; elle sera conservée. La boutique devrait aussi rester au niveau de la place de la Révolution française. La place de la République sera « inaugurée » avant le festival, confirme Damien Meslot, maire Les Républicains (LR) de Belfort. Et elle redeviendra un point « névralgique » du festival, en accueillant de nouveau une scène. Il y a une volonté de « magnifier » cette nouvelle place indique Delphine Mentré. Le partenariat avec la préfecture devrait être renouvelé ; en 2023, la scène des enfants avait été particulièrement plébiscitée dans la cour de la préfecture. La Granit, par contre, ne proposera pas de spectacle car il est fermé pour l’année, pour travaux. Des nouveautés seront donc proposées à l’occasion de cette 37e édition. « Car chaque Fimu est différent du précédent », sourit Damien Meslot.
En 2023, le Fimu a accueilli 108 200 spectateurs (lire notre article).
Les deux dynamiques du nouveau directeur
Le nouveau directeur a souligné sa volonté d’ancrage territorial du Fimu, en inscrivant notamment le festival dans les réseaux régionaux. L’autre point d’intention, c’est l’accessibilité du festival. « c’est un élément qui m’a fait me déplacer à Belfort », confie Julian Catusse. Malgré la gratuité, une partie des Belfortains ne vient pas au Fimu et en centre-ville, a déjà observé le trentenaire. « Elle ne se sent pas invitée », analyse-t-il. Il faut donc créer des ponts pour donner l’envie de venir, en organisant par exemple des ateliers de médiation culturelle avec les acteurs associatifs intervenant à Belfort. Il veut créer « un lien de confiance ». Dans cette dynamique, Julian Catusse veut inscrire le Fimu « dans un temps long », qui ne s’arrête pas au week-end de la Pentecôte. « Il faut que le festival résonne toute l’année », suggère le nouveau directeur. Et il a déjà quelques idées en tête.