Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, revient longuement sur l’attribution du marché de 28 rames de trains Intercités de la SNCF à l’Espagnol CAF. Quatre points retiennent son attention.
Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, revient longuement sur l’attribution du marché de 28 rames de trains Intercités de la SNCF à l’Espagnol CAF. Quatre points retiennent son attention.
Confidentialité
Au mois d’août, le sénateur Cédric Perrin était alerté par le syndicat Force ouvrière sur une information qui circulait alors : Alstom allait perdre l’appel d’offre lancé en 2017 par la SNCF pour le marché Automotrices Moyennes et Longues Distances – AMLD, qui visait à renouveler le matériel des lignes Paris – Clermont-Ferrand et Paris – Limoge – Toulouse. Un appel d’offre sur lequel s’était positionné Alstom. Il « s’étonne de cette information puisque à cette date, ces éléments auraient dû être confidentiels ».
Insatisfaction de la RATP
En 2016, Alstom a déjà perdu un marché contre CAF, pour 12 locomotives à destination de la RATP. « Prix plus bas, délais plus courts, fabrication française à Bagnères-de-Bigorre, énumère le sénateur, avant de relever : Pourtant, il semble y avoir une insatisfaction de la RATP puisque à ce jour, pas une seule locomotive n’est en service après trois ans. » Dans ce cadre, et « au regard des défaillances constatées chez le fabricant CAF », Cédric Perrin estime qu’il n’est pas acceptable « que le marché de la SNCF soit attribué à une entreprise dont la base industrielle est essentiellement située en Espagne ». Dans la région, l’entreprise espagnole équipe également le matériel roulant du réseau de tramway de Besançon.
L’attitude de l’ancien maire de Bagnères-de-Bigorre
Cédric Perrin s’étonne d’un mail envoyé le 28 août par un député LREM des Hautes-Pyrénnées, Jean-Bernard Sempastous, ancien maire de Bagnères-de-Bigorre. Il voulait « rétablir la vérité avec des éléments d’information objectifs sur la compétition Alstom / Caf ». « Attitude très étonnante alors que le marché était en négociation », rappelle Cédric Perrin. « Le député fait état, poursuit le sénateur, d’une excellente situation pour Alstom sur les sites de Reichshoffen et Belfort, avec des carnets de commande « comblés jusqu’en 2020 ». C’est donc mal connaitre la spécificité du marché ferroviaire pour lequel les commandes courent sur de nombreuses années. » L’élu Les Républicains regrette surtout que le député démonte ensuite « l’offre du constructeur français Alstom ».
Un prêté pour un rendu ?
Selon le communiqué de presse du sénateur, les syndicats s’interrogent sur l’esquisse d’un accord donnant-donnant entre la France et l’Espagne, dans la perspective de l’entrée de la SNCF sur le marché espagnol de la très grande vitesse. « Ont-ils vraiment tort ? » questionne le sénateur. Il s’inquiète également de l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché ferroviaire national, en plus d’Alstom et Bombardier. C’est « une erreur qu’une véritable politique industrielle aurait sans doute permis d’éviter », estime-t-il.