Belfort et le 35e régiment d’infanterie (35e RI), c’est une longue histoire. Une très longue histoire. Avec pour les deux, un évènement fédérateur : la guerre de 1870-1871 et le siège de Belfort. Le département du Territoire de Belfort, officiellement né en 1922, est né de « ce fait d’arme », rappelle Florian Bouquet, président Les Républicains (LR) du Territoire de Belfort (retrouvez ici nos article sur le centenaire).
Pendant le siège, le 35e régiment de marche est le fer de lance de la défense de Belfort ; ce fait d’arme est aujourd’hui inscrit sur le drapeau du régiment (lire notre article ici). Il a été formé à la suite de la défaite de Sedan, par décret, le 3 octobre 1870, à Belfort, avec des éléments des 45e et 84e régiments de ligne. De son côté, le 35e régiment de ligne a participé à la défense de Paris. En 1871, le 35e régiment de marche est dissout ; ses traditions sont transmises au 35e régiment de ligne, qui devient alors le 35e régiment d’infanterie. Il s’installe à Belfort en août 1873, rappelle le colonel Thibault de Lacoste Lareymondie, actuel chef de corps du 35e régiment d’infanterie. Les troupes prussiennes, présentes depuis 1871, venaient de quitter la cité.
Un régiment prestigieux
En 1873, de grandes réformes de la défense nationale sont engagées, sur les cendres de la défaite. On crée de grandes régions militaires et on installe aussi les régiments en garnison permanente ; l’histoire du régiment remonte quant à elle à 1604. C’est ainsi que le 35e régiment d’infanterie prend ses quartiers à Belfort en août 1873. Ce qui fait du « 35 » « le plus anciennement implanté dans sa ville de garnison », replace le chef de corps. Et son lien avec Belfort est ténu, car il a aussi « contribué à la défendre et à la libérer » à plusieurs reprises rappelle-t-il.
Les premiers combats de la Première Guerre mondiale se sont déroulés à quelques dizaines de kilomètres de Belfort et le 35e RI était au rendez-vous, pour protéger notamment la mobilisation nationale. C’est au cours de cette guerre que le régiment reçoit son surnom de l’As de Trèfle. À la suite de ce conflit, il peut même inscrire 4 victoires à son drapeau (Alsace – L’Ourcq 1914 ; Champagne 1915 ; Verdun 1916 ; et Reims 1918), témoignant de son rôle ; en tout, le régiment dispose de onze mentions.
Le 35e RI en chiffres
- 1 150 personnel d’active, dont une dizaine de civils ; en ajoutant le 1er RA de Bourogne, cela fait du ministère des Armées le 2e employeur du département
- 150 réservistes opérationnels
- 320 ménages implantés à proximité
- 350 enfants scolarisés
- 220 conjoints employés
Lors de la Libération, en 1944, le régiment a été reconstitué autour du maquis de Bourgogne et intégré à la 1re Armée française (il avait été dissout en 1940), qui participe à la libération de Belfort rappelle le colonel Thibaut de Lacoste Lareymondie. Au fil des réorganisations militaires du XXe et XXIe siècle, des dissolutions et des recréations, l’appellation du 35e RI est restée, quels que soient les éléments composant le régiment. Et son lien avec Belfort a été conservé.
Résilience
« Il faut mettre en lumière ce lien très particulier entre le régiment et sa ville de garnison », souligne le chef de corps, rappelant aussi les discussions des années 1980 entre les élus et l’armée pour arriver au déménagement à la caserne Maud’Huy, en 1991, après une série d’échanges fonciers entre les collectivités et le régiment. Et fournir ainsi les conditions optimales à l’installation d’une unité opérationnelle et moderne.
« Nous avons un œil attentif sur ce qui se passe », convient Damien Meslot, maire LR de Belfort. « Nous faisons attention à donner les moyens à nos militaires de se sentir bien, en ayant accès aux services et en les aidant à la reconversion. Les militaires sont appréciés dans beaucoup de métiers », ajoute-t-il.
Ce lien doit vivre dans les évènements célébrant ces 150 ans (lire ci-dessous) insiste le chef de corps, pour construire « une France unie et résiliente », insiste-t-il. « [Ces 150 ans] ne sont pas qu’un regard plaisant sur le passé, mais sont aussi un enjeu actuel de défense », soutient le colonel Thibaut de Lacoste Lareymondie. La défense ukrainienne face à l’invasion russe le rappelle avec acuité depuis un an.
Depuis 1944, le 35e RI porte sur son insigne le Lion de Belfort. Un témoignage supplémentaire de l’indéfectible lien unissant ce régiment et Belfort.
Programme des festivités
Samedi 1er avril :
- prise d’armes sur la place de l’Arsenal
- défilé boulevard Carnot
- exposition sur les grilles de la préfecture (présente un mois)
Lundi 3 avril :
- Inauguration de la plaque commémorative de la Légion d’honneur décernée à la Ville de Belfort en 1896, dans la cour d’honneur de la citadelle
Samedi 8 avril :
- Trail-relais « Denfert », un parcours de 60 km sur la ceinture fortifiée de la ville ; sur invitation
Lundi 24 avril :
- Conférence sur l’histoire du régiment à Belfort (1873-2023) ; sur invitation.
Samedi 29 et dimanche 30 avril :
- Journées portes ouvertes à la caserne de Maud’Huy
Renseignements par téléphone au 03 84 98 42 03 ou par courriel : olivieroudot@intradef.gouv.fr ; blandine.lassade@intradef.gouv.fr