Plus de cigarettes devant l’Hôpital Nord Franche-Comté, ni devant Le Chênois. Les deux établissements franchissent une nouvelle étape dans la démarche « Lieu de Santé Sans Tabac », après avoir signé la charte du même nom en février 2024. Cette interdiction concerne l’ensemble des personnes présentes sur les sites : professionnels de santé, patients, résidents, visiteurs, ambulanciers, fournisseurs, ou encore étudiants. L’objectif : « dénormaliser le tabac dans les établissements de santé et renforcer la prévention autour du tabagisme », selon le communiqué du Groupement Hospitalier de Territoire Nord Franche-Comté (GHT-NFC).
La stratégie dépasse le simple respect de la loi. « Nous avons un devoir d’exemplarité concernant les comportements favorables à la santé et la volonté de faire de nos établissements des environnements moins exposés au tabagisme passif », insiste le GHT. Le but est aussi de protéger des publics identifiés comme prioritaires : les personnes vulnérables (femmes enceintes, patients atteints d’une maladie chronique, résidents…), les professionnels, les étudiants de l’IFMS et le grand public en visite dans les établissements, précise encore le communiqué. La démarche concerne tous les sites du groupement hospitalier.
Faire confiance
Pour mettre en œuvre cette « stratégie progressive », un comité de pilotage s’est formé en 2023. Il est composé du Dr Amandine Berdelou, cheffe de projet, épaulée par des professionnels spécialisés en tabacologie. Une première enquête a été menée la même année sur le « tabagisme en blouse blanche ». Elle a confirmé « un besoin de formation des professionnels pour la prise en charge des fumeurs ». Des sessions adaptées ont été lancées dès février 2024, y compris pour les internes et les étudiants en santé. Par ailleurs, des rencontres en service sont organisées pour « faire connaître la démarche, obtenir l’adhésion du plus grand nombre et adapter les propositions aux besoins des équipes ».
Quid des soignants fumeurs ? « L’offre d’accompagnement des professionnels fumeurs est renforcée », précise le communiqué. Avec l’augmentation des consultations de tabacologie (une journée par semaine fin 2024) et le développement d’activités d’aide au sevrage, comme « l’activité physique ou le bien-être, à partir de 2025 ». Première étape : réussir à sensibiliser et faire accepter cette mesure. Des actions de sensibilisation dans les services sont organisées ainsi que dans les zones extérieures fréquentée par les fumeurs.
Y-aura-t’il des sanctions en cas de non respect ? « Pour le moment, nous ferons confiance au civisme des usagers et des professionnels. Nous préférons faire de la pédagogie plutôt que de la répression. Le tabagisme est une maladie et aucune maladie n’a jamais été soignée par des sanctions. Donc nous inviterons les personnes à se questionner et à prendre le chemin de la guérison en consultant un tabacologue ou une association », détaille encore le groupement hospitalier.