Loéva Claverie
L’image est forte, la symbolique tout autant. Depuis le 6 avril 2020, 1 899 jours se sont écoulés et une autre vie commence. Sous un soleil étincelant, une centaine de personnes était réunie ce mercredi 18 juin au 2, rue Jean-Jaurès, à Valdoie, pour célébrer l’inauguration du nouvel Ehpad. Le ruban coupé, l’Ehpad des Rubans entame une vie.
« Ce n’est pas un bâtiment que nous allons inaugurer, mais un lieu de vie confortable, une résidence pour des personnes âgées dépendantes, fragilisées par l’âge, la maladie et particulièrement les troubles cognitifs liés aux maladies neurodégénératives, a déclaré le docteur Jean-Bernard Braun, président de l’association Les bons enfants, qui gère l’établissement. C’est aussi un lieu de travail pour nos salariés, construit avec l’ambition de leur offrir les meilleures conditions de travail possibles. »
À l’heure des discours, une certaine émotion flottait dans l’air. Les souvenirs des moments difficiles, vécus en 2020 dans l’établissement précédant, à La Rosemontoise, ont rendu l’instant solennel. Cinq ans auparavant, en plein cœur du premier confinement de la pandémie de Covid-19, l’Agence régionale de santé (ARS) retire à l’association Servir90 son autorité sur la résidence La Rosemontoise, en raison d’importants dysfonctionnements constatés, rappelle Jean-Bernard Braun. L’établissement est alors placé sous tutelle de l’ARS et du Conseil départemental du Territoire de Belfort. Le 7 novembre 2020, ces autorités confient l’administration de l’établissement à l’association Les bons enfants (retrouvez tous nos articles sur le sujet).
Repartir de zéro
Robert Creel est formel : après les événements liés au Covid-19 à la Rosemontoise et avec la vétusté des locaux, « il fallait repartir de zéro ». « C’était nécessaire pour faire un bâtiment comme on voulait, pour les personnes âgées », assure le directeur général au pôle gérontologique Claude Pompidou. De l’extérieur, la nouvelle structure renvoie quelque chose de rassurant. Les 117 résidents de la Rosemontoise ont pu emménager dans leurs nouveaux quartiers le 26 mars, après deux ans de travaux ; le coût du projet s’élève à 25 millions d’euros. À l’intérieur, les couloirs sentent le neuf. Un calme serein se dégage du camaïeu de beige, blanc crème et gris clair qui peint les locaux. « C’est aujourd’hui qu’on construit des réponses différentes de celles qu’on a connues jusqu’à présent. Le fameux Ehpad sur quatre étages avec de longs couloirs qui ressemblent à un hôpital, c’est terminé. L’architecture qui est ici proposée, on est chez soi, on est à la maison », a déclaré Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. L’établissement a, en plus, pris en compte les enjeux énergétiques d’aujourd’hui (lire notre article).
Le moment est fort pour Robert Creel, qui a annoncé prendre sa retraite le 30 juin. « Je me considère comme un enfant de la fondation Claude-Pompidou », a-t-il déclaré. La fondation a fait partie du processus de décision et de gestion des travaux et en a financé une partie. « C’est l’aboutissement d’une carrière, poursuit Robert Creel. J’ai beaucoup œuvré, 42 ans de service au même employeur, la fondation Pompidou, dont 38 ans pour Belfort. » C’est Frédéric Robischung, actuel directeur des résidences Vauban et Pierre Bonnef, et directeur des affaires financières, qui va prendre sa relève.
Quant à l’ancien établissement, Marie-France Céfis, maire de Valdoie a voulu « rassurer » les habitants : une nouvelle page s’apprête à s’ouvrir aussi pour l’ancien site de la Rosemontoise et de la Villa des Sapins, avec la création prochainement d’un écoquartier.