(AFP)
Deux détenus se sont évadés dans la nuit de mercredi à jeudi de la prison de Dijon, après avoir scié les barreaux de leur cellule et utilisé des draps pour prendre la fuite, selon plusieurs sources. La double évasion a été constatée à 7 h lors des contrôles des effectifs au quartier sécuritaire de la maison d’arrêt. Les fugitifs sont un jeune homme de 19 ans et un homme de 32 ans. L’homme de 19 ans est détenu après avoir été mis en examen pour « des faits de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs ». Il est soupçonné de s’est rendu à Montbéliard en octobre 2024 pour exécuter un contrat (lire notre article du 21 octobre 2024), mais la situation s’était retournée contre lui il avait été blessé et avait été interpellé. avec un complice. Le procureur dela République de Montbéliard, Paul-Edouard Lallois avait alors ouvert une information judiciaire pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs en vue de la préparation de ce crime. L’autre évadé, âgé de 32 ans, est écroué « pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe », selon le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.
Barreaux sciés
Après avoir « vraisemblablement scié des barreaux », ils ont « pris la fuite à l’aide de draps », a précisé le magistrat dans un communiqué. Une enquête a été ouverte pour « évasion en bande organisée ». Selon le syndicat FO Justice, les deux hommes se sont évadés « après avoir scié les barreaux de leur cellule respective à l’aide d’une lame de scie », a-t-il indiqué dans un communiqué sur X. La maison d’arrêt de Dijon est vétuste et figure parmi les six établissements pénitentiaires qui doivent bénéficier d’un plan « zéro portable » annoncé récemment. Située dans la ville même de Dijon, l’établissement compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173 % selon les derniers chiffres du ministère de la Justice. Le syndicat FO Justice a assuré avoir alerté depuis des mois sur « la dégradation alarmante des conditions de sécurité » dans la maison d’arrêt et a dénoncé « l’aveuglement total » de la direction.
Cette évasion survient quelques jours après celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin (Ouest) au cours d’une sortie avec d’autres prisonniers au planétarium de la ville. Mercredi, trois organisations professionnelles de directeurs de prison ont reproché au ministre de la Justice « de consacrer tous les moyens d’un État endetté » aux quartiers de lutte contre la criminalité pour les narcotrafiquants les plus dangereux, qu’il a créés, « quand la grande majorité des services sont exsangues. » Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 84.862 au 1er octobre 2025, un chiffre en légère hausse par rapport à celui enregistré au 1er septembre. Les prisons françaises comptaient seulement 62 501 places opérationnelles au 1er octobre, soit une densité carcérale de 135,8 %. La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en terme de surpopulation carcérale, en troisième position derrière la Slovénie et Chypre, selon une étude publiée en juillet par le Conseil de l’Europe.
