Ce vendredi, à l’initiative des infirmiers de blocs opératoires (Ibode), un mouvement de grève surprise a été initié. En cause : le redéploiement de l’équipe du bloc vers les services de réanimations, tandis que les intérimaires restent sur les blocs opératoires.
Ce vendredi, à l’initiative des infirmiers de blocs opératoires (Ibode), un débrayage a été initié. En cause : le redéploiement de l’équipe du bloc vers les services de réanimation, tandis que les intérimaires restent sur les blocs opératoires, pour faire face à la 5e vague de covid-19. mis à jour le 10 décembre 2021 à 20h50
Infirmiers de blocs opératoires, aides-soignants, infirmiers anesthésistes, agents de services hospitaliers… Ce vendredi matin, ils étaient toutes et tous mobilisés dans un débrayage, après avoir reçu un mail de la direction, la veille. En cause : le déploiement des infirmiers de bloc opératoire sur les services Covid.
Mardi, le plan Blanc a été déclenché à l’hôpital Nord Franche-Comté (lire notre article). En conséquence, la moitié des opérations a été reportée et la direction a décidé de solliciter le personnel pour intervenir dans d’autres services, dont celui de réanimation Covid.
Pour le collectif Inter-Blocs, cette décision est inadmissible. « C’est une attaque insupportable, alors que les équipes ont déjà été sollicitées à de multiples reprises lors des différentes vagues », argue le collectif dans un communiqué publié sur Facebook. Avant de poursuivre : « [Les équipes] ont dû redoubler d’efforts entre chaque vague pour rattraper le retard des déprogrammations. » Les syndicats de la CNI et de la CGT ont tous deux soutenu le mouvement.
➡️ 🔥🔥🔥 Grève surprise ce matin à l’Hopital Nord Franche Comté 🔥🔥🔥
— Collectif Inter-Blocs (@CBlocs) December 10, 2021
➡️ À l’initiative des IBODE, l’équipe du bloc opératoire à décider d’entamer un rapport de force avec sa direction ! ✊ Rejoint ensuite par les collègues IADE et AS, la lutte est enclenchée 🔥 pic.twitter.com/d4R6NXSXOP
Pénurie et intérimaires
« D’habitude, nous avons un manque d’infirmiers spécialisés au bloc opératoire. Ce qui fait que la direction à recours à de l’intérim externe », explique Céline Durosay, secrétaire nationale du syndicat de la CNI. « Avec la fermeture d’une partie des blocs opératoires, il y avait assez de personnel au sein de l’hôpital pour assurer les interventions. Mais à la place, la direction préfère garder les intérimaires au bloc, pour déplacer le personnel salarié vers les services Covid », s’étonne la déléguée syndicale de l’HNFC.
L’hôpital rencontre de son côté une situation complexe. « Les intérimaires signent pour travailler dans les blocs. Si on les envoie dans les services de réanimation, ils ne restent pas », pointe Céline Durosay. D’où l’envoi de personnels employés vers ses services.
Ce début de 5e vague et la montée des tensions sont révélateurs d’un problème antérieur : celui de la pénurie de soignants et de la capacité des hôpitaux à recruter et garder son personnel. Sollicitée par téléphone, la direction n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet.
Dans un communiqué conjoint du collectif Inter-Blocs et de la CGT, le personnel déplore : « La crise sanitaire n’excuse pas tout.[…] Les efforts ne vont pas que dans un sens, et les « merci » ne suffisent plus ». Un « affront de plus », pour un personnel qui déclare dans le communiqué « qu’il ne se laissera plus faire ».
Pendant une heure, ce vendredi matin, le personnel a pu discuter avec la direction. « Pour le moment, le personnel attend les suites de cette discussion. Nous ne sommes pas à l’abri qu’une nouvelle grève se produise », analyse Céline Durosay.