Le premier prototype de l’année de la formation Sbarro, intégrée à l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), a été présenté vendredi. Saetta R rend hommage aux barquettes des courses italiennes des années 1970.
Le premier prototype de l’année de la formation Sbarro, intégrée à l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), a été présenté vendredi. Saetta R rend hommage aux barquettes des courses italiennes des années 1970. Agressivité et élégance caractérisent ce prototype, qui ne sera malheureusement pas présenté au Salon de Genève, annulé face à l’épidémie du Coronavirus.
En quelques heures, elle a pris vie. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les 24 stagiaires de la formation Sbarro 2019-2020 ont assemblé Saetta R. Un prototype rendant hommage aux barquettes, comme les Alpha Roméo T33 ou Ferrari 312 PB. La ligne est élégante. Plongeante vers l’avant. Mais la silhouette, ramassée, est aussi agressive. Nerveuse. Ses mensurations sont délicates : 4,5 mètres de long ; 2 mètres de large ; et 1,1 mètre de hauteur. Sur l’aile de la voiture apparaît le numéro 40. Un hommage à Franco Sbarro, le créateur de l’école en 1992, et à sa voiture mythique, la Ford GT 40. La belle arbore un rouge éclatant, autre clin d’œil aux sportives italiennes. Un rouge qui tend légèrement vers le pourpre pour mieux évoquer le prestige de ses origines. Dans la Rome antique, le pourpre est un signe de pouvoir. Le destinée de Saetta Rossa est noble.
« Elle a des émotions »
La barquette évoque les années 1970. Et les folles courses italiennes, telle la Mille Miglia, course mythique où les concurrents s’affrontaient sur routes ouvertes. L’équipe a adopté un profil néo-rétro. On reprend les codes de l’époque, mais on modernise. Les étudiants ont cassé les courbes franches de l’origine, car la formation Sbarro ne s’arrête pas qu’au moteur. « On développe aussi l’aspect design », insiste Andy, l’un des étudiants de cette promotion 2019-2020. Ce Belge est champion junior, en 2014, du Belgian rallyes championship.
Depuis l’aube, vendredi matin, les 24 stagiaires de la formation dévisagent Saetta. Et ne s’en lassent pas. Ils l’enlacent un à un pour immortaliser ce moment avec un selfie. De la fierté se dégage de ce moment. Chacun admire l’assemblage final né de la collaboration et remarque sa contribution. Seule ombre au tableau, l’annulation du Salon Automobile de Genève à cause de l’épidémie de Coronavirus. Une décision similaire a été prise pour le carnaval de Bâle. Les étudiants ne se rendront pas à Genève pour présenter leurs travaux ni leur formation. Est-ce pour ça que Saetta n’a pas démarré la seconde fois ? « C’est un moteur italien, c’est capricieux, analyse Mateo. Elle a des émotions. Elle est déçue de ne pas partir. Elle s’était faite belle. » Les jeunes restent philosophes.
Intégrée à l’UTBM
Cette année, l’image et le logo de la formation ont été retravaillés. On ne parle plus d’école Sbarro, mais bien d’une formation intégrée intégralement à l’UTBM. La notion UTBM apparaît même dorénavant sur le logo, qui conserve le nom Espera Sbarro, accolé à quatre routes qui se rejoignent. « Le logo a été réalisé par un ancien de la formation », confie François Jouffroy, très heureux de « cette intégration réussie au sein de l’UTBM ». Une intégration débutée il y a 10 ans. Saetta est le 21e prototype de la formation Espera Sbarro avec l’UTBM. Cette école est née en 1995 à Pontarlier, c’était la 3e antenne après les antennes suisses et marocaine. La formation française a migré à Montbéliard en 2007. Cette intégration à l’UTBM, ensuite, n’était pas non plus gagné d’avance entre ces deux univers très différents. Cette formation sur 1 an, en formation continue, côtoie un cursus initial sur plusieurs années. La formation Sbarro s’élève à 11 000 euros, alors qu’étudier à l’UTBM ne nécessité de débourser que les frais d’inscription de 601 euros par an, si on n’est pas boursier. Aujourd’hui, cela fonctionne et les deux images se complètent et bénéficient l’une à l’autre.
Présentation du dernier prototype de la formation Sbarro intégrée à l'@utbm_fr . Saetta R évoque les barquettes des courses italiennes des années 1970 comme l'Alpha Roméo T33 ! pic.twitter.com/cHIJ95dc2q
— Le Trois (@letrois_info) February 28, 2020
École de la vie
Dans le garage de la formation hébergé par le lycée Germaine-Tillon, la passion transpire. Celle de l’automobile. Mais aussi celles de la création et de la transmission des formateurs. « Le prototype est un support pédagogique, insiste Noël Nasica, le responsable de la formation. Ce qui me marque à chaque fois, c’est qu’il ne ressemble jamais au précédent. » La formation Sbarro compte 5 formateurs et une assistante. Ici, « tout est collaboratif », insiste le responsable de la formation, présentant les esquisses qui ont permis de dessiner le prototype.
« La formation Sbarro est une école de la vie. On apprend à travailler ensemble », poursuit Noël Nasica. « On apprend beaucoup les uns des autres », valide Flavien, l’un des stagiaires, qui a été Genius chez BMW. « Mettre 24 idées en même temps, ce n’est pas simple, poursuit le jeune homme. Ce sont pourtant toutes de bonnes idées. » Il faut donc se mettre d’accord, pour qu’à la fin, « tout le monde aime la voiture », remarque-t-il.
« Même s’il y a un thème et un cahier des charges, il y a beaucoup de libertés », apprécie de son côté Andy. Justement, à quoi devait répondre les stagiaires : Que fait-on d’un moteur V8 3.2 Bi-turbo Maserati 3200 GT et d’une boite de vitesse manuelle Audi ? Le moteur et la boîte de vitesse sont mis à disposition pour construire le prototype. Rapidement, l’univers italien est évoqué. Et celui des barquettes. Quelques mois plus tard, Saetta Rossa était née. Nouvel éclair de la formation Sbarro.