(AFP)
La collégienne, qui affirme avoir voulu « faire une blague », est convoquée en février devant le délégué du procureur qui lui notifiera un avertissement pénal probatoire. Le 8 janvier, au lendemain de l’hommage national rendu aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, un enseignant d’histoire-géographie de l’agglomération de Montbéliard a présenté à ses élèves de 4e plusieurs caricatures du journal satirique, religieuses – un imam, un curé, un rabbin – et politiques, a indiqué à l’AFP le procureur Paul-Édouard Lallois.
Une élève de la classe n’a pas apprécié les caricatures, mais « le cours d’instruction civique s’est déroulé normalement », précise-t-il. Une semaine après, « la même jeune fille est venu trouver l’enseignant pour lui dire qu’un lycéen veut venir le tuer, car il a montré les caricatures », poursuit le magistrat. Inquiet, le professeur a déposé plainte et l’établissement scolaire a également saisi la justice.
Le procureur de Montbéliard a ouvert une procédure pour « menace de mort sur un enseignant » et la collégienne a été entendue en garde à vue. « Elle a immédiatement reconnu avoir tenu ces propos, mais elle a assuré que c’était une mauvaise blague qu’elle regrettait amèrement », relève M. Lallois. « C’est une jeune fille totalement immature qui ne se rend pas compte de la portée de ses propos », selon lui. La collégienne et sa famille « ne sont pas du tout radicalisées » et « sont inconnues de la justice », ajoute le magistrat, notant que « tous les services de l’État se sont vite mobilisés pour être sûrs qu’on ne passait pas à côté d’une affaire type Samuel Paty », un enseignant décapité en 2020 par un islamiste radical tchétchène après avoir présenté une caricature de Mahomet en cours.
Son avocate a estimé que les faits n’étaient pas caractérisés, mais pour le procureur, « même si elle n’avait pas la volonté de menacer avec ses propos, leur teneur exacte ne peut être que de nature à engendrer un sentiment de crainte par la personne qui les reçoit, notamment vu le contexte ».