Veloxygène 90 dénonce l’installation de rochers par la municipalité d’Offemont sur les pistes cyclables, empêchant les vélos spéciaux, tandems, vélos avec remorque ou sacoches de passer. Pour crier sa colère, l’association a graffé des messages de mécontentement sur les rochers.
Éva Chibane
Veloxygène 90 dénonce l’installation de rochers par la municipalité d’Offemont sur les pistes cyclables, empêchant les vélos spéciaux, tandems, vélos avec remorque ou sacoches de passer. Pour crier sa colère, l’association a graffé des messages de mécontentement sur les rochers.
La piste cyclo-piétonne d’Offemont est devenue un lieu de rodéo pour les scooters, motos et quads. Pour répondre à ces incivilités, la mairie a d’abord installé des barrières en travers de la piste. Une action qui a pénalisé les cyclistes. Contactée par Veloxygène 90, une association belfortaine adhérente de la fédération française des usagers de la bicyclette, la mairie a accepté de lever quelques barrières. À la place, ce sont de gros rochers qui ont fleuri.
« Tonnerre, on est encore des usagers légitimes ! » se plaint Michèle Greif, présidente de l’association. Elle ne comprend pas que les incivilités de certains pénalisent l’ensemble des usagers des pistes cyclables. Cela fait déjà trois ans que les barrières ont fleuris. Là où il n’y a plus de barrière, de gros rochers ont pris la place. Marie-Laure, maman de deux enfants, arrive avec son vélo tandem. Derrière, un enfant est installé dans une carriole roulante. Elle ne peut pas passer avec son vélo sans détacher la partie arrière. Pas vraiment pratique.
Un appel au maire a été lancé, mais « il ne nous a jamais répondu », reproche Michèle. Elle soulève un autre problème, l’accès aux personnes porteuses de handicaps sur la piste cyclable : « Un fauteuil roulant ne passe plus à cause des rochers. » Pour se faire entendre, certains ont décidé de taguer les rochers avec des messages forts : « Liberté de circuler ! », ou encore « liberté au vélo » et « piste gâchée ». Des messages clairs.
Réunion de crise
Contactée ce lundi 14 juin, une source de la mairie d’Offemont confirme que la situation est problématique. En accord avec le conseil départemental, qui exerce des compétences sur les pistes cyclables, une réunion va être organisée pour trouver une solution. Ce n’est pas simple, car il faut trouver une réponse à la fois « technique et sécuritaire ». Il y a un mois, une voiture bélier a dégradé les barrières qui avaient déjà été mises en place. « Certes, les rochers empêchent certains vélos de passer, mais le passage des scooters et encore plus des voitures mettent en danger les piétons, les enfants et même les cyclistes (d’où l’installation de rochers pour dissuader, NDLR) », confie cette même source.
La mairie explique également que du trafic de drogue se fait aux abords des pistes cyclables, car ce sont des zones inaccessibles en voiture pour la police. Le but des barrières, c’est d’empêcher ce trafic et d’éviter l’accès aux deux-roues, tout en limitant les nuisances pour les riverains qui vivent des deux côtés de la piste.
Une réunion est programmée le 7 juillet avec Véloxygène 90 ; l’association n’était pas encore au courant au moment de l’appel. L’association des paralysés de France, ainsi que la police nationale, les gardes champêtres et les riverains les plus touchés sont conviés afin de trouver une solution viable.
Contacté, Frédéric Rousse, vice-président du conseil départemental du Territoire de Belfort, chargé des transports et des déplacements, précise que la mise en place des rochers relève d’une décision municipale. « Je n’ai pas été saisi sur le dossier et je n’ai pas pour habitude de m’immiscer dans les affaires communales. Je suis sûr que les choses ont été faites à bon escient », précise-t-il. L’élu termine son mandat départemental. Il ne se représente pas et est engagé dans la campagne aux élections régionales.