La situation continue de se dégrader dans des proportions inquiétantes. Les hôpitaux sont déjà surchargés, alors que le pic est loin d’être atteint. On appelle à la mobilisation, mais on sent aussi que le réservoir est moins plein. Si le nord Franche-Comté est légèrement en-deçà des tendances régionales, il suit cependant le même chemin.
La situation continue de se dégrader dans des proportions inquiétantes. Les hôpitaux sont déjà surchargés, alors que le pic est loin d’être atteint. On appelle à la mobilisation, mais on sent aussi que le réservoir est moins plein. Si le nord Franche-Comté est légèrement en-deçà des tendances régionales, il suit cependant le même chemin.
Les taux d’incidence continuent de grimper. Si, un temps, le virus circulait surtout chez les jeunes, ce n’est plus le cas. « Le virus circule partout dans la population », constate Agnès Hochart, déléguée territoriale nord Franche-Comté de l’agence régionale de santé (ARS). L’accélération observée depuis mi-octobre se poursuit, voire s’intensifie. Certes, le nord Franche-Comté est en-dessous des moyennes nationales, mais les courbes suivent exactement les mêmes tendances. Le taux positivité reste élevé : 18,5 % dans le Territoire de Belfort, 22,3 % en Bourgogne-Franche-Comté, et 20,6 % à l’échelle nationale.
À l’échelle régionale, on recense dans les établissements hospitaliers 1 371 patients pour des formes graves de la covid-19, dont 186 en réanimation. Soit 500 patients de plus que la semaine dernière remarque Agnès Hochart. « Le niveau du pic de la première vague est d’ores et déjà̀ atteint alors même que cette vague d’hospitalisations ne fait que commencer. Le flux d’entrées à l’hôpital se monte à 110 patients en moyenne chaque jour à l’échelle de la région, entre 16 et 17 pour les services de réanimation », observe l’agence régionale de santé dans son communiqué hebdomadaire sur la crise sanitaire. Si l’actuel confinement est efficace, on projette déjà 2 000 hospitalisations et 300 personnes en réanimation dans la région Bourgogne-Franche-Comté informe l’agence régionale de santé, par la voix d’Agnès Hochart. Mais il faut qu’il fonctionne et qu’il soit respecté.
Inquiétude
L’heure est donc à « l’inquiétude », pour reprendre un qualificatif de Pascal Mathis, directeur général de l’hôpital Nord-Franche-Comté. 120 lits sont dédiés aux patients covid-19 ce vendredi à l’hôpital de Trévenans. L’établissement accueille 92 patients en unité covid-19 et 18 en réanimation. 150 lits seront ouverts au total lundi pour accueillir les patients contaminés et 180 sont déjà envisagés pour le lundi 16 novembre.
Cette situation instille de l’inquiétude aussi chez le personnel, déjà éprouvé. Sans parler des angoisses créées chez les soignants qui doivent quitter leurs services et s’adapter à la prise en charge covid-19, extrêmement contraignante. Elle nécessité 30 % d’effectifs supplémentaires par unité apprend Pascal Mathis, soit en moyenne 13 soignants en plus. On déplore également une quarantaine d’agents contaminés à l’hôpital Nord-Franche-Comté, aggravant l’inquiétude ambiante.
Renforts
Dans ce contexte, on poursuit les déprogrammations des opérations chirurgicales. Les blocs ne fonctionnent qu’au tiers de leurs capacités à Trévenans. On conserve les urgences et les soins en cancérologie. Mais, indubitablement, ce ne sera pas sans poser de problème par la suite pour les futures prises en charge, reportée. Un accord vient d’être passé avec la clinique de la Miotte, qui met à disposition 30 lits de soins de suite. Ainsi, des patients non covid-19 seront transférés depuis l’hôpital Nord-Franche-Comté vers la clinique dès la semaine prochaine, afin d’ouvrir des places. Des unités de soins de suite covid-19 seront ouvertes à Bavilliers et au Mittans, deux autres établissements de l’hôpital Nord-Franche-Comté, afin de libérer de la place pour les hospitalisations covid-19 sur le site de Trévenans. L’ouverture de lit covid-19 « implique de mobiliser » ailleurs rappelle Pascal Mathis.
Au printemps, une solidarité nationale s’est organisée pour aider les établissements hospitaliers de l’Est, de la région parisienne et du nord. Mais aujourd’hui, l’ensemble du pays est touché ; les ressources manquent. Le préfet du Territoire de Belfort appelle, lui aussi, « à la mobilisation ». Des médecins retraités renforcent déjà les effectifs de l’hôpital. Des étudiants infirmiers, aides-soignants, kinés et leurs formateurs soutiennent aussi les hôpitaux. Toutes les soignants disponibles sont sollicités ! « Nous avons des lits des respirateurs, du matériel, mais nous avons besoin de bras », rappelle le préfet, qui dirige vers la plateforme de renfort.
Élection annulée à Evette-Salbert et 11-Novembre restreint
L’élection municipale partielle est annulée à Evette-Salbert, en raison de la crise sanitaire. Elle était programmée le 6 décembre. Les service de l’État sont en attente des « mesures législatives » concernant l’organisation et la reprogrammation. Les cérémonies du 11-Novembre sont maintenus dans des conditions strictes : pas plus de 10 personnes et respect des distances. La présence des porte-drapeaux est déconseillée et limitée à 2. Le public est interdit.
Depuis le début de la pandémie, 2 070 personnes sont mortes en Bourgogne-Franche-Comté de la covid-19. Depuis le 1er octobre, ce sont déjà 22 décès déplorés à l’hôpital Nord-Franche-Comté. Les autorités sanitaires, les soignants, les autorités appellent la population à respecter le confinement. « Tenir ensemble », résume l’agence régionale de santé.
- Plateforme de renfort : https://renfortrh.solidarites-sante.gouv.fr/
Entrée restreinte à l’hôpital Nord-Franche-Comté
Pour assurer la continuité des soins, les consultations sont majoritairement maintenues à l’Hôpital Nord Franche-Comté. Les mesures barrières doivent être strictement respectées au sein de l’hôpital afin de protéger les patients et les professionnels. Le port d’un masque chirurgical (jetable) est obligatoire et la distanciation physique en salles d’attente doit être respectée. Les accompagnants ne sont autorisés en consultations que pour les patients dans les situations suivantes : Personne âgée dépendante ; Mineur ; Personne handicapée nécessitant une aide ; Personne étrangère ne parlant pas français ; Conjoint·e de la future mère. Des restrictions d’accès à l’hôpital sont installées. Seules les personnes détenant une convocation de consultation, un SMS de confirmation de rendez-vous ou une autorisation de visite seront autorisées à pénétrer dans les locaux de l’hôpital. Tous les rendez-vous doivent dorénavant être pris par téléphone auprès des secrétariats de consultations correspondant. Les visites aux patients sont autorisées à raison d’un visiteur par patient par jour, et pendant une durée d’1 heure 30 maximum. Elles sont soumises à la délivrance d’une autorisation écrite délivrée par le secrétariat d’hospitalisation après validation médicale. En pédiatrie et en néonatalogie, un seul parent est autorisé à rester avec son enfant après accord du médecin. En salle de naissance, le conjoint (ou la conjointe) de la patiente pourra être présent. Les sorties précoces des patientes seront favorisées. Les visites au sein de nos EHPAD (Les Magnolias et Maison Joly) et du CHSLD Le Chênois sont autorisées mais limitées à une personne simultanément par résident, et se font sur rendez-vous. Toutes les personnes hospitalisées à l’hôpital Nord-Franche-Comté font l’objet d’un dépistage. Aux urgences, « nous demandons aux accompagnants de ne pas attendre leurs proches en salle d’attente pour limiter la présence simultanée de personnes en salle d’attente et permettre le respect des règles de distanciation », indique l’hôpital.