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Ni corps ni aveux : Nicolas Zepeda rejugé pour l’assassinat de Narumi Kurosaki

Le dernier post Facebook de Narumi Kurosaki, en novembre 2016
Le dernier post Facebook de Narumi Kurosaki, en novembre 2016. | ©Fb
Le Chilien Nicolas Zepeda se présentera ce lundi 4 décembre devant les assises, en appel à Vesoul. Il nie farouchement l’assassinat de Narumi Kurosaki, disparue en décembre 2016 à Besançon. Il a été condamné à 28 ans de prison en première instance, et a fait appel de cette décision.

(AFP) – Par Antoine Pollez

Pas de corps, pas d’aveux, mais un faisceau “rarissime” d’indices : condamné en première instance pour l’assassinat en 2016 de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, le Chilien Nicolas Zepeda revient lundi devant les assises, en appel à Vesoul, pour un crime qu’il nie farouchement. Dans la nuit du 4 au 5 décembre 2016, des “cris stridents”, “de terreur”, avaient été entendus par plusieurs témoins dans une résidence universitaire de Besançon. “On dirait que quelqu’un était en train de se faire assassiner, j’ai les boules”, avait écrit par SMS, à 3 h 21, une étudiante à une amie. Depuis, Narumi Kurosaki, 21 ans à l’époque, n’a plus été revue. Elle avait passé la soirée avec Nicolas Zepeda, son ex-petit ami, rencontré au Japon et qui lui avait fait la surprise de débarquer sur le campus universitaire, alors qu’ils avaient rompu quelques mois plus tôt.
Le Chilien, désormais âgé de 32 ans, était rapidement devenu le principal suspect aux yeux des enquêteurs, qui ont retracé minutieusement tous ses déplacements au cours de son séjour en France. Mis en examen, puis renvoyé aux assises pour assassinat, Nicolas Zepeda a reconnu avoir passé la soirée avec la jeune femme, mais nie toute implication dans sa disparition et assure avoir quitté la résidence après une dispute. Après son séjour en France, il avait regagné le Chili et s’était réjoui auprès de son cousin que le pays n’avait “aucun accord d’extradition avec la France”. C’était sans compter sur la ténacité de la juge d’instruction et du procureur de la République, qui, après s’être rendus à Santiago en 2019, ont finalement obtenu son extradition en 2020.

"Faisceau de preuves"

En première instance à Besançon, l’accusation avait soutenu que Nicolas Zepeda avait étouffé ou étranglé sa victime avant de se débarrasser de son corps, sans doute dans le Doubs. “C’est rarissime d’avoir un tel faisceau de preuves”, avait souligné Etienne Manteaux, l’avocat général.
“Je ne suis pas un assassin, je ne suis pas l’assassin de Narumi”, avait au contraire martelé l’accusé. Défendu par Jacqueline Laffont, avocate de Nicolas Sarkozy, Nicolas Hulot ou plus récemment d’Eric Dupond-Moretti, il avait finalement été condamné à 28 ans de réclusion criminelle, à l’issue d’un procès éprouvant et rendu parfois compliqué par les nécessaires traductions des échanges en espagnol et en japonais. Son procès en appel devait se tenir en février, mais à l’ouverture des débats son nouvel avocat, Antoine Vey, était absent, surprise supplémentaire dans un dossier déjà riche en péripéties. Nicolas Zepeda avait alors sollicité un autre avocat, Renaud Portejoie, qui avait demandé et obtenu un délai pour prendre connaissance de l’épais dossier de 8000 pages et préparer sa défense.

"Changer la donne"

“Dix mois n’étaient pas de trop, à la fois pour étudier le dossier, trouver de nouveaux éléments à produire, et réfléchir à d’autres pistes”, concède à l’AFP l’avocat clermontois. “Heureusement que le procès a été renvoyé, je ne vois pas comment j’aurais pu le défendre au pied levé.” Avec le renfort de Sylvain Cormier, la nouvelle équipe de défense compte bien apporter “une autre lecture du dossier” pour “essayer de changer la donne”. A cette fin, ils ont fait réaliser une nouvelle expertise psychiatrique et pourraient s’appuyer sur de nouveaux témoins à l’audience. “Les choses ont changé”, insiste Me Cormier. Nicolas Zepeda “n’est plus détenu à l’isolement”, comme lors du procès en première instance. “Quand vous ne parlez à personne pendant des mois, vos facultés s’effondrent, c’est terrifiant d’aller ensuite affronter une cour d’assises.” Surtout, le Chilien a appris le français en détention, et pourrait demander à répondre directement à certaines questions, sans traducteur. “Un interprète, ça crée un écran entre l’accusé et ses juges, une interface préjudiciable qui a pu en partie alimenter une image de monstre froid, insensible”, regrette l’avocat.
Les parties civiles, elles aussi, espèrent un déroulé différent. “Je garde l’espoir d’un aveu dans ce second procès”, déclare ainsi à l’AFP Randall Schwerdorffer, avocat du compagnon de Narumi au moment de sa disparition. Il se rappelle d’un Nicolas Zepeda “très chancelant, plusieurs fois” en première instance.

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