Une formation de manipulateurs en électroradiologie médicale ouvre en septembre 2025 à l’IFMS. Vingt étudiants intégreront cette première promotion. Le cursus, d’une durée de trois ans, alternera enseignement théorique et stages pratiques en milieu hospitalier ou en cabinet de radiologie. Cette formation, financée en grande partie par la Région pour les étudiants en poursuite d’études, permettra d’obtenir un diplôme d’État et d’exercer dans le secteur public ou privé, sans débourser de frais de scolarité (hors inscription universitaire).
La formation s’annonce bienvenue. « Il n’existe que deux formations de ce type en Franche-Comté et la deuxième est à Besançon », détaille Pascal Mathis, directeur de l’hôpital Nord Franche-Comté. « Cela va permettre à nos étudiants d’avoir une formation de proximité », ajoute-t-il.
Formation
Les étudiants se formeront à des techniques variées, allant de l’imagerie conventionnelle à la radiothérapie, en passant par la médecine nucléaire et l’IRM. L’équipe pédagogique, sous la coordination du professeur Hatem Boulahdour, chef du service de médecine nucléaire au CHU de Besançon, réunira formateurs et professionnels du secteur.
Lors des trois années, une moitié du temps sera dédiée à la formation théorique (cours magistraux, travaux dirigés et travaux pratiques), l’autre moitié se découpant en plusieurs périodes de stage afin que l’étudiant puisse découvrir les différentes activités qui composent le métier.
Un manipulateur en électroradiologie médicale, qu’est-ce que c’est ?
C’est un professionnel de santé, en contact avec le patient, qui assure des activités techniques et de soins en imagerie médicale. Le manipulateur radio réalise des actes qui relèvent de la radiographie conventionnelle, tout comme des examens en coupe (scanner et IRM). Ce soignant peut également effectuer ses fonctions au sein d’un service de médecine nucléaire ou de radiothérapie.
Au sein de l’école, les étudiants pourront travailler avec du matériel de pointe, notamment grâce à la mutualisation des moyens avec les autres types de formation (infirmiers, aides-soignants). Des cours pourront aussi être mutualisés comme les cours d’anatomie, de physiologie, de déontologie ou de technique de soins leur permettant de se rencontrer entre différentes filières.
Dans le détail, les étudiants découvriront les soins en unité clinique, l’imagerie de projection, la scanographie, l’imagerie par résonance magnétique, l’imagerie vasculaire et interventionnelle, radiothérapie et médecine électrophysiologique.]
Besoin grandissant
Cette formation était très attendue. Le métier de manipulateur en électroradiologie médicale fait partie des métiers dits « en tension ». « Nous avons une perte d’effectifs et nous avons du mal à recruter », explique Pascal Mathis. Plusieurs facteurs l’expliquent : la baisse démographique en premier lieu. Les salariés partent en retraite. Et les besoins de la population sont aussi plus importants car la population vieillit, ce qui augmente les besoins d’examens de ce type. Les jeunes sont aussi plus mobiles qu’autrefois, cela favorise le turnover.
Laurence Gandon, directrice de l’IFMS, détaille qu’en France « l’offre est insuffisante pour faire face aux départs à la retraite ». A côté de cela, les nouveaux équipements sont nombreux. Les IRM, scanners, et autres équipements de pointe sont de plus en plus performants ; mais nécessitent des praticiens compétents pour les utiliser correctement.
Pascal Mathis abonde : dans le nord Franche-Comté, de nouveaux équipements sont en train de doter les établissements de santé. L’installation d’un nouvel IRM et d’un scanner est prévue à Montbéliard d’ici la fin de l’année. On attend aussi un scanner supplémentaire à Bavilliers ainsi qu’un nouveau « tep scan » à Trévenans. Pour donner une idée du travail que cela demande, Laurence Gandon expose qu’il faut quatre praticiens pour qu’un IRM tourne correctement. « Autant vous dire que les étudiants n’auront pas de mal à trouver du travail à la sortie, ils sont même attendus et pourront choisir une spécialité sans problème. »
Quant à la création de places de formation pour les étudiants dans ce corps de métier, « la Bourgogne-Franche-Comté était la 2e région qui avait vu la croissance la plus basse ». « Nous venons pour répondre à un besoin », appuye Laurence Gandon.
Comment y accéder ?
Le recrutement des futurs étudiants s’effectuera via la plateforme Parcoursup. Destinée principalement aux profils scientifiques issus des filières générales et technologiques, la formation est également accessible en reconversion professionnelle pour les profils venant plutôt du monde du soin et de la santé. Les étudiants ayant interrompu des études de médecine sont les bienvenus. Il est aussi possible de s’inscrire en formation professionnelle continue, en ayant construit son projet avec son employeur. Condition essentielle : il faut avoir au moins 17 ans, au 31 décembre de l’année d’entrée en formation et être titulaires du Baccalauréat.
L’IFMS, rattaché à l’hôpital Nord Franche-Comté, accueille plus de 700 élèves dans diverses filières paramédicales ; infirmiers, aides-soignants, ambulanciers en alternance depuis 2023. Au total, en septembre 2025 rentreront en formation initiale 185 étudiants en soins infirmiers, 130 élèves aides-soignants, 20 élèves ambulanciers, et bientôt, 20 manipulateurs d’électroradiologie médicale.
Inscription jusqu’au 13 mars. Plus d’informations à retrouver ici.
Porte ouverte de l’IFMS ce samedi 1 février.