Les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés fin de semaine dernière. D’autres vont encore arriver courant de la semaine. À Montbéliard,un élan de solidarité s’est dessiné très vite.
Les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés fin de semaine dernière. D’autres vont encore arriver courant de la semaine. À Montbéliard, un élan de solidarité s’est dessiné très vite pour les accueillir sur le long terme.
À l’hôtel de ville de Montbéliard, lundi matin, l’air était empreint d’une émotion particulière. Arrivés depuis seulement quelques jours, des réfugiés ukrainiens étaient invités à une cérémonie organisée pour leur accueil. Les étreintes sont chaleureuses, les yeux sont humides, lors des différents échanges. En tout, ils sont 16 personnes dont 5 familles, 6 femmes et 10 enfants. Amusés par le côté très sérieux de cet échange dans la grande salle de l’hôtel de ville, les plus jeunes enfants grimacent, baillent, regardent, curieux, le buffet qui les attend. Les femmes, elles, écoutent gravement la maire, Marie-Noëlle Biguinet et le préfet du Doubs, Jean-François Colombet qui s’expriment à tour de rôle, aidés par un traducteur ; qui est aussi celui qui a oeuvré pour leur venue.
Car derrière cet accueil se cache Maxim Cosmac, un homme d’origine ukrainienne vivant à Montbéliard. « Ces différentes personnes sont des membres de la famille de ma femme », expose-t-il. Arrivées en Pologne après un périple de plus de 18 heures en voiture, les femmes qui ont réussi à s’enfuir ont contacté Maxim et son épouse. Immédiatement, Maxim contacte la mairie, la préfecture et des associations pour les aider et organiser leur prise en charge. « Tout le monde a été particulièrement réactif.Ils se sont tous mobilisés pour les accueillir dans l’urgence », narre-t-il, ému.
Parmi ceux qui ont pris part à cet élan, des institutionnels : la Ville, qui promet plusieurs dons pour aider les réfugiés ukrainiens et qui fera voter la somme de 10 000 euros au prochain conseil municipal en ce sens. L’État, avec l’aide de la préfecture pour les titres de séjour. Mais aussi de nombreuses associations et particuliers. Secours populaire, Croix rouge, Emmaüs, Habitat 25, qui « a rénové et repeint des appartements très rapidement », expose la maire de Montbéliard. Mais aussi des magasins comme Envie, à Valentigney, qui a fourni gratuitement de l’électroménager et du mobilier pour loger les familles. Sans oublier la boulangerie Ange et le restaurant Saint-Martin, qui ont fourni de la nourriture à foison. « L’élan de générosité a été beau à voir », expose Maxim Cosmac.
Préparer l'après sur la longue durée
« Vos papiers vont être régularisés pour que vous puissiez vivre tranquillement sur le territoire », rassure la maire. Ces seize personnes – on attend encore deux familles d’ici les prochains jours – bénéficieront, dès mercredi 9 mars, d’un titre de séjour spécial. Débloqué par l’Etat pour la première fois, un titre permet aux réfugiés de séjourner et travailler (en France) pour une durée de trois ans. Des logements définitifs vont pouvoir être attribués ainsi que des aides financières,expose le préfet. Les enfants vont aussi être très rapidement scolarisés.
« Sachez qu’ici, vous n’aurez que des amis. Vous êtes ici chez vous », a ponctué le préfet à la fin de la rencontre, avant de convier les parents, mais surtout les enfants, impatients, au petit-déjeuner tant attendu.