Lyse Wardyn
« J’ai intégré la formation Sellier Maroquinier d’Art au mois de septembre cette année », explique Nathalie, le sourire aux lèvres. Après des études de comptabilité et une trentaine d’années dans cette filière, Nathalie s’est remise en question. « Je ne me retrouvais plus dans le métier de comptable. Sachant que j’ai encore 12 ans de travail, je me suis rendue compte que je voulais faire un métier qui me plaisait. » Elle ajoute que la réforme des retraites, qui recule l’âge de la retraite, a joué un rôle dans sa décision. « Et puis, il y a eu un licenciement. J’ai fait un bilan de compétences. Il m’a orientée vers un métier manuel et créatif », confie-t-elle.
Direction Rougemont, dans le Doubs, où Nathalie réalise un stage en immersion chez un artisan. Elle y apprend à faire des ceintures et des petits porte-monnaie. « J’ai découvert un métier qui me correspondait. J’ai toujours aimé bricoler, créer, coudre », raconte-t-elle. Son conseiller de pôle emploi l’a orienté vers une réunion d’information et des portes ouvertes de la formation SMA. « Depuis le mois de septembre, je viens avec le sourire et la passion », affirme la future maroquinière.
Atteindre un niveau d'excellence
La formation qu’elle suit permet d’acquérir les techniques professionnelles et les savoir-faire propres à la maroquinerie. Elle comporte 1 000 heures de cours et 280 heures de stage, réparties sur 9 mois. Pour son premier stage, Nathalie a eu l’opportunité de partir en Isère. « J’ai appris de belles techniques pour améliorer mon savoir-faire. J’ai rencontré d’autres artisans. »
« Nous sommes un groupe de 12 personnes, de 21 à 55 ans, issus de pleins de corps de métiers différents », déclare Nathalie. « On a aujourd’hui une véritable cohésion de groupe », explique-t-elle, le regard bienveillant tourné vers ses camarades.

Elle présente sa formatrice : « Florence a une grande expérience dans le métier de maroquinier et le luxe. Elle nous apprend les gestes propres à la maroquinerie, les techniques de couture. C’est un métier qui demande beaucoup d’années de pratique pour atteindre un niveau d’excellence.» Le but à terme est d’obtenir un diplôme et le titre professionnel de Sellier Maroquinier d’Art.
Son projet ? Travailler dans une manufacture de luxe, pour avoir la possibilité de travailler sur une pièce « vraiment du début à la fin », souligne-t-elle. « Je ne veux pas faire toute la journée la même couture. » Elle ajoute, rêveuse : « Et pourquoi pas, par la suite, faire mes propres créations. »