23 h 30, rue du Petit-Chênois, dans la cité des Princes, ce dimanche 30 novembre. Un Montbéliardais de 24 ans rentre à son domicile. Un véhicule de marque Peugeot se porte à la hauteur de sa voiture, avec un groupe de plusieurs individus à son bord. Au moins un coup de feu retentit rapporte Paul-Édouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard, s’appuyant sur le témoignage d’un passant. Mais ce n’est pas l’œuvre d’une arme automatique. Le Montbéliardais ciblé arrive à déplacer son véhicule, rue du Docteur-Jean-Marc-Becker. L’autre véhicule déguerpit à vive allure. Le jeune homme est touché à l’épaule et à la jambe rapporte le procureur, qui indique que sa vie n’est pas en danger. Le profil du véhicule de l’expédition punitive est à peu près identifié : un SUV Peugeot, modèle 2008 ou 3008.
La victime a un casier judiciaire, mais seulement pour « des infractions routières », note Paul-Édouard Lallois. À ce moment de la nuit, une enquête est ouverte pour tentative de meurtre en bande organisée. Le Montbéliardais a été entendu par la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police nationale du Doubs, en charge de l’enquête, ce lundi, en début d’après-midi, après être sorti du service de réanimation.
La victime a été transportée à l’hôpital Nord Franche-Comté, vers 00 h 30. ; une escorte policière l’accompagne. Ces policiers rencontrent des collègues du commissariat de Belfort, à qui ils partagent les faits survenus plus tôt.
Des individus "connus" de la police et de la justice
Dans le même laps de temps, des policiers de Belfort sont sollicités pour tapages nocturnes à Danjoutin. Une patrouille s’y rend et contrôle cinq individus, à l’entrée d’une cave. Lors du contrôle, les agents de police découvre la clé d’une voiture. Ils l’actionnent. Et ouvrent une voiture stationnée à proximité. Un Peugeot 3008 de couleur grise… Ce qui correspond aux descriptions recueillies à Montbéliard. À l’intérieur, les policiers mettent la main sur une munition de calibre .243 Winchester, un calibre de chasse. Les agents de police font le lien.
« Les échanges d’informations qui ont eu lieu en temps réel cette nuit ont permis d’établir une correspondance entre, d’une part, le signalement du véhicule en question, correspondant au signalement donné par le témoin ayant secouru la victime et, d’autre part, sur une correspondance possible entre la munition et un étui retrouvé sur place au niveau du véhicule de la victime », explique Paul-Édouard Lallois. Le parquet de Belfort s’est dessaisi en faveur du parquet de Montbéliard, qui a pris la direction de l’enquête de ces deux événements.
Les cinq individus interpellés à Danjoutin sont en garde à vue depuis 1 h, ce lundi matin. Trois sont majeurs, âgés respectivement de 24, 23 et 20 ans. Deux sont mineurs, âgés de 14 ans. Quatre sont originaires de Besançon et un de Danjoutin. Certains sont « connus » des services de police, de gendarmerie et de la justice, détaille le procureur de la République. Ces individus sont interpellées, d’abord pour l’infraction de détention de munitions de catégorie C, retrouvée dans le véhicule dont ils avaient les clés. Mais ils sont aussi auditionnés sur le chef d’association de malfaiteurs criminels, ainsi que pour tentative de meurtre.
Les investigations se poursuivent sous l’égide la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police nationale du Doubs, pour notamment déterminer le mobile de l’expédition. Expédition d’intimidation ou expédition punitive ? « Toutes les hypothèses sont ouvertes concernant le mobile », note Paul-Édouard Lallois, qui ne fait aucun lien avec l’évasion de Dijon (lire notre article).
