Trois fois par semaine pendant quatre heures. C’est le temps que passe sous dialyse, en moyenne, une personne souffrant d’insuffisance rénale. Un traitement de suppléance qui assure, de façon partielle, le remplacement de la fonction rénale en débarrassant le sang des déchets et de l’eau accumulés en excès dans le corps.
« L’hémodialyse est l’un des deux types de dialyse qui existe avec la dialyse péritonéale, qui peut se faire plus aisément à la maison », explique Véronique Fournier, médecin spécialisée en néphrologie. Pour l’hémodialyse, elle se fait en centre lourd, comme à l’hôpital nord Franche-Comté qui était juste ici équipé de 24 postes avant la réorganisation. « Avec le Covid et les projections de vieillissement, nous avons pris conscience qu’il y aurait besoin d’organiser de plus en plus de séances », expose Pascal Mathis, directeur de l’hôpital Nord Franche-Comté. Deux solutions : intensifier les horaires, qui sont déjà très étendus aujourd’hui : 7h-minuit. Ou augmenter les capacités de l’hôpital en termes de dialyse. C’est ce choix qui a été fait il y a deux ans de cela.
Un choix qui se justifie aussi par la fréquence des insuffisances rénales. « Elles sont aussi fréquentes que le diabète. 3 millions de personnes en souffrent et la moitié n’est pas diagnostiquée.» Le problème : la plupart des personnes sont diagnostiquées avec des insuffisances dites « terminales ». Il faut donc soit dialyser, soit greffer. Dans le nord Franche-Comté, 220 patients sont dialysés : la moitié en centre lourd, à l’hôpital, et la moitié dans des centres à Belfort et Montbéliard. « En termes de greffe, ce sont seulement 20 à 22 personnes par an qui peuvent y avoir accès. Le tiers des patients sur liste.»
8 postes supplémentaires
En tout, ce sont huit postes supplémentaires qui ont vu le jour à l’hôpital. Des postes qui ont dû être créés sans déranger les autres services (dialyse et néphrologie) juste à côté. Un défi à 650 000 euros environ, entre le coût des travaux (350 000) et les équipements en eux-mêmes.
Pour le moment, quatre postes sont utilisés et trois infirmières ont été formées. « Pour la dialyse, il faut une infirmière formée pour quatre postes. Et une aide-soignante pour huit postes », précise le Dr. Véronique Fournier. La mise en service des quatre postes supplémentaires interviendra en fonction des recrutements d’infirmières et d’aides-soignantes. Ce n’est pas chose facile pour le moment. Et en fonction des besoins des patients. « En tout cas, le but de ces travaux est de permettre de prendre en charge tous les nouveaux patients à venir », précise le directeur de l’hôpital.
Les prendre en charge, dans des conditions « optimum », avec des chambres individuelles. Grandes. Dotées de téléviseurs. « Ce sont des conditions que l’on a pas partout. Dans certains endroits, les patients sont dans des boxs », explique Pascal Mathis en désignant l’une des nouvelles chambres de l’hôpital, prête à l’emploi.