Drapeaux sur le dos, pancartes sous le bras, l’association culturelle sportive portugaise de Belfort s’est rendue au conseil municipal de Belfort, ce jeudi soir, avec l’intention de se faire entendre. Ils étaient environ une vingtaine à s’installer côté public. Le maire vient les saluer. « Nous sommes là en paix », explique l’une des membres. « Il faudra attendre la fin du conseil pour vous exprimer », rétorque le maire, Damien Meslt. C’est ce que l’association a fait, en attendant durant deux heures et demie que le conseil municipal se termine pour lire leur doléance.
S’ils ont décidé de se rendre au conseil municipal, c’est parce que la salle qu’ils occupaient depuis 28 ans au cœur du quartier Jean-Jaurès, à l’angle des rues de la Croix du Tilleul et du Lavoir, leur est retirée par la Ville le 31 décembre prochain. Cette décision a été prise fin août « en concertation avec le président de l’association », rappelle le maire pendant le conseil municipal. En cause : des tensions extrêmement vives avec les voisins, qui ne supportent plus le bruit qu’occasionnent les rendez-vous de l’association et qui se plaignent régulièrement, explique-t-il. La mairie a promis en contrepartie de ce retrait d’aider à trouver un local, ou bien de faire voter une subvention pour leur future location.
Le problème, c’est que l’association trouve le délai beaucoup trop court pour trouver autre chose. « Cette décision met gravement en péril l’existence de notre association qui fonctionne pourtant très bien », a plaidé Paula Vicente, vice-présidente de l’association, devant les élus présents. L’association demande un délai de six mois supplémentaire pour trouver autre chose.D’autant plus qu’ils expliquent avoir une quantité de matériels importante dans cette salle, qu’ils ne peuvent pas stocker ailleurs. « Nous ne mettrons pas vos affaires sur le trottoir au 1er janvier, ce n’est pas l’idée », tente de rassurer Damien Meslot, maire de Belfort. Il complète : « J’ai espéré jusqu’au bout que les tensions avec le voisinage s’apaise. Vous avez fait des efforts, mais la pression est devenue trop forte. »
Un délai refusé
Malgré la plaidoirie, le maire a refusé de laisser un délai supplémentaire. Pensant que cela ne ferait que reporter le problème à plus tard. « Nous avons une piste sérieuse que nous vous présenterons bientôt. Et la ville est prête à subventionner un nouveau lieu», explique-t-il, sans donner plus de détails. Cette piste, un possible local pour l’association qui recherche un endroit assez grand pour accueillir les 200 membres, doté d’un parking et qui dispose d’un extérieur leur permettant de faire de la pétanque. Et surtout, loin des riverains. Mais les adhérents soufflent. Ils n’y croient plus. Ils ont eux-mêmes mené des recherches qui ne donnent rien, soit parce que les conditions ne sont pas réunies. Soit à cause des loyers.
« Nous avons aussi besoin de savoir quel sera le montant de la subvention promise pour se reloger », insiste la vice-présidente de l’association. Sans réponse du maire, qui doit re-rencontrer le président le 19 décembre. Il leur a conseillé de lister toutes leurs doléances d’ici là, pour trouver ensemble une solution. Pour le moment, rien n’est réglé. Ils repartent, déçus.