L’enseignement supérieur porte près de 10 % de l’effort budgétaire. L’État cherche 10 milliards d’euros d’économie. Et le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche se voit amputer de 904 millions d’euros. « Avec une baisse de près de 3% de leur budget, les universités font partie des institutions les plus touchées par les mesures dans un contexte extrêmement contraint », alerte l’université de Franche-Comté dans un communiqué de presse, dénonçant un effort « démesuré ». Elle s’interroge sur ce choix politique, alors que « l’éducation est la clé d’un futur durable et responsable, un enjeu prépondérant face aux transitions actuelles et aux vulnérabilités ».
« Un nouveau signal négatif est ainsi envoyé, alors que les universités souffrent déjà de forts déséquilibres budgétaires structurels qui ne sont que très partiellement voire non compensés par l’État (hausse des coûts de l’énergie, hausse du point d’indice, etc.) », critique l’établissement d’enseignement supérieur, qui vient de célébrer ses 600 ans. L’absorption de la hausse du point d’indice du traitement des fonctionnaires, de juillet à décembre 2023, représente par exemple une dépense supplémentaire de 2 millions d’euros pour l’université. Elle sera encore en hausse de 10 % en 2024.
« La jeunesse est l’avenir de notre pays, la recherche une source de progrès et de développement économique et la formation un puissant moteur d’innovation, replace le communiqué. L’Université est le lieu de ces apprentissages, de ces découvertes, de ces expérimentations. » Selon l’université, ces coupes remettent en cause « le sens de son action ». Elles compromettent « le remplacement de nombreux chercheurs et enseignants-chercheurs partis à la retraite ». Cette baisse du budget remet aussi en cause des projets de rénovation des bâtiments, pourtant « nécessaire », regrette l’université. Elle ralentit « la dynamique de réinvestissement dans la recherche et l’innovation pédagogique ». Pis, ajoute l’université : « Il ne peut être envisagé de reporter la deuxième étape de la réforme des bourses pour nos étudiantes et étudiants lourdement frappés par la précarité. » L’étau se resserre et l’équation est délicate à trouver pour l’université.