Le Trois –

Le collectif Nous Toutes 90 se prépare pour sensibiliser le nord Franche-Comté 

L'atelier s'est tenu mardi 15 novembre au bar O'brian à Montbéliard. | ©Le Trois - EC ​
Sensibiliser, former, déconstruire. Voici les mots d’ordre du collectif Nous Toutes 90 qui se déploie désormais dans le nord Franche-Comté. Remis sur pied il y a un mois, le collectif féministe manifestera ce samedi à Belfort contre les violences sexistes et sexuelles. Comme cela se fera également dans une quarantaine d’autres villes de France.

Élodie rentre dans le pub O’Brian à Montbéliard, des tréteaux et des affichettes sous le bras. « Il n’y a personne ? », s’inquiète-t-elle. Il est 18h30, ce mardi 15 novembre, et elle n’a pas vu le petit groupe déjà en place pour l’atelier pancartes. Ils sont une petite dizaine à s’être installés sur l’une des grandes tables en bois pour s’atteler à la tâche : concevoir assez de pancartes pour une manifestation ce samedi à Belfort, contre les violences sexistes et sexuelles envers les femmes, les enfants et les personnes de la communauté LGBT. Ce rassemblement part de l’appel du collectif Nous Toutes, un collectif féministe qui se définit comme « non violent, a-partisan, tourné sur la formation et la sensibilisation de la société » (en savoir plus ici). Et qui se déploie désormais dans une quarantaine de villes de France dont Mulhouse, Strasbourg, Nancy ou encore Besançon. Et désormais, Belfort, avec l’existence depuis un mois de Nous Toutes 90. 

Elodie souffle, rassurée à la vue des participants à l’atelier. Elle les salue. Emeline, vêtue d’un long manteau, arrive les bras encore plus chargés, le sourire jusqu’aux oreilles. Sous le coude, des affichettes où l’on distingue les slogans « Ras le viol » ou encore « Je te crois. Tu n’y es pour rien.» C’est elle et quelque autres femmes, il y a un mois, qui ont relancé le collectif dans le nord Franche-Comté. Son existence remonte à 2020, mais n’a jamais décollé. Covid, confinement, les actions prévues de rassemblement devant les tribunaux et les commissariats n’ont jamais abouti. Pourquoi l’avoir remis sur pied ? « Un trop-plein, un ras-le-bol, la goutte d’eau ». La constatation d’un manque de connaissances et de formation sur les systèmes qui régissent les violences : emprise, manipulation, sidération. Et l’envie d’être visible dans le nord Franche-Comté pour se liguer ensemble contre toutes les violences sexistes et sexuelles. 

Lors d’une réunion publique le 27 octobre, ce sont sept motivées qui se dispatchent les rôles pour être prêtes en un mois. Elodie, par exemple, gère la communication. « Il a fallu démarcher les entreprises, se mettre en lien avec le planning familial, les réseaux syndicaux. Trouver des relais : le collectif Nous Toutes de Mulhouse nous a beaucoup aidé », exposent Emeline et Elodie, accoudées à une table haute. 

« On est là pour gêner ceux que ça gêne »

Au-delà de la manifestation prévue samedi, elles veulent faire vivre ce collectif en organisant des réunions, en faisant de la sensibilisation, en distribuant, par exemple, des flyers ou des violentomètres. « Dans certaines villes, ils sont distribués sur les sacs de pain.» Elles envisagent d’en faire autant à Belfort avec l’accord de la mairie. 

Parmi les participants de l’atelier pancarte, deux hommes d’une soixantaine d’années aident une dizaine de femmes. Cela fait sourire Emeline. « Il faut bien comprendre que le féminisme n’est pas une lutte anti-homme, c’est ce qu’on entend trop souvent.» Le collectif Nous Toutes se ligue contre le patriarcat : une sphère où il est obligé que l’homme soit dominant autant dans la sphère publique que dans la sphère privée.« Être contre le patriarcat, ça sert aux deux sexes.» 

Si les actions gênent, tant mieux. « On est là pour gêner ceux que ça gêne », sourit Emeline. Pour les autres, elle donne rendez-vous ce samedi à 15h, place Corbis. Une manifestation qui sera suivie d’un apéro à la Voile Sucrée, rue du Dr Fréry à Belfort, et d’un concert de la chanteuse Ad’line (découvrir son portrait ici)

> Samedi 19 novembre, départ à 15h depuis la place Corbis.

Les revendications portées par le collectif :

  • Consacrer chaque année 0,1% du PIB de la France à la lutte contre les violences de genre, soit 2 milliards d’euros.
  • Faire appliquer la loi prévoyant 3 séances par an à l’éducation à la vie sexuelle et affective du CP à la terminale.
  •  Augmenter le nombre de personnels en charge de l’accompagnement et de la protection des victimes.
  • Lancer un plan d’urgence pour la protection de l’enfance.
  • Créer des brigades et juridictions spécialisées et formées en matière de violences sexistes et sexuelles.
  •  Déployer massivement les dispositifs de protection existants et créer 15 000 nouvelles places d’hébergement dédiées chaque année.
  • Mettre en place des droits pour protéger les victimes de violences conjugales au travail.
  • Mettre en place une aide financière pour la mise en sureté et l’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles et déconjugaliser toutes les aides sociales.
  •  Garantir l’accès à un titre de séjour, au droit d’asile et l’accès à la sécurité sociale pour toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles.
  • Modifier la définition du viol dans le code pénal pour intégrer la recommandation du conseil de l’Europe, adopter une approche basée sur le consentement et intégrant les différentes formes de viols dont le viol dans le cadre de la gynécologie et de l’obstétrique.
  • Constitutionnaliser l’IVG.
  • Créer un observatoire national des violences de genre.
  • Maintenir et augmenter les financements pour les associations qui remplissent des missions de service public d’accueil d’hébergement et de solidarité envers les victimes de violences.

 

Nos derniers articles

Smoby, un centenaire qui joue le pari de la fabrication française

Des pipes en bois au cube badaboum : le fabricant de jouet Smoby, bien implanté dans son haut Jura natal, a fêté son centenaire en 2024, sous le signe du "made in France", après la relocalisation d'une partie de sa production.

La Bourgogne-Franche-Comté va perdre au moins 9% de ses actifs d’ici 2050

La population active de la région Bourgogne-Franche-Comté est en déclin et pourrait passer de 1,27 million en 2021 à 1,12 million en 2050, soit une baisse de 11 %, selon un scénario de l'Insee. Ce recul s’explique principalement par le vieillissement de la population et une diminution des jeunes générations sur le marché du travail.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts