Khaled Nikzad
En 2022, 507 personnes ont été accompagnées par l’association Inter’Actions sur des domaines d’interventions variés. Elle travaille notamment sur trois axes : l’animation, en permettant l’inclusion par le sport, l’accès aux droits et aux devoirs, l’accès à la vie locale, la culture, le vivre ensemble. Le logement, en aidant les primo-arrivants à se loger par le biais de dispositifs d’intermédiation locative. Et la formation en langue française sur les niveaux A1, A2, B1. Une équipe pluridisciplinaire composée d’animateurs, de formateurs et de travailleurs sociaux suivent les adhérents au quotidien.
Toujours en 2022, 146 personnes ont appris le français par le biais de l’association. En 2023, « le chiffre tend à augmenter », explique Fanny Lombard, directrice de l’association Inter’Actions. Dans leurs murs, les apprenants sont issus de 44 pays différents. La plupart d’entre eux viennent de pays impliqués dans la guerre ou de pays avec des conditions difficiles, comme le Soudan, par exemple. Mais depuis deux ans, avec la prise de l’Afghanistan par les Talibans et avec la guerre en Ukraine, l’association a de plus en plus de personnes venant de ces deux pays.
Une formation essentielle
Olga Krotik vient tous les jours à Inter’Actions pour apprendre le français. Elle a 38 ans et en avril 2022, la guerre en Ukraine l’a contraint, elle et ses enfants, à immigrer en France. Elle raconte : « Ma première année en France n’a pas été facile pour moi car il est difficile de commencer une nouvelle vie sans parler français. J’avais besoin d’aide pour m’intégrer dans la société et j’ai dû résoudre plusieurs problèmes pour mes enfants : leur accès à l’éducation, à des soins de santé. Inter’Actions m’a permis d’avoir un grand appartement, et m’a permis de résoudre tous les problèmes liés aux enfants. Des assistants sociaux m’ont aidé.»
Un peu plus loin, il y a Arslan Ouzbek, afghan. Il étudie aussi à Inter’Actions, à l’âge de 40 ans. « Cela fait trois mois que je suis à Inter’Actions et je comprends beaucoup de mots et de verbes. Je sais qu’il est important que je parle français car je vais en avoir besoin pour prendre des rendez-vous, communiquer avec les gens, pour le travail, etc… »
Dans les cours de français d’Inter’Actions, les apprenants ne cherchent qu’une seule chose : apprendre la langue le plus rapidement possible pour s’intégrer socialement et professionnellement. Les formateurs soulignent que les immigrés sont très intéressés par l’apprentissage de la langue française. Ils savent l’importance qu’elle a pour s’intégrer dans la société française, être indépendant, trouver un emploi et atteindre un avenir meilleur.
Mais cette intégration, pour les réfugiés, s’accompagne toujours de défis. Daniela Rojas Calderon, l’une des formatrices, raconte : « Quand les apprenants arrivent en France, ils arrivent de pays où ils ont dû faire face à de grandes difficultés. Ils rencontrent parfois des obstacles pour progresser et des baisses de motivation. Ils ont vécu des moments très difficiles, ils sont loin de leurs familles, parfois seul en France. Alors, quand je les vois progresser, ça me remplit de joie. »