Une filière cuir et maroquinerie s’est lancée mi-septembre dans le pays de Montbéliard dans les locaux de Frip’vie à Grand-Charmont. Fondée en 1997, la structure est un chantier de l’économie sociale et solidaire qui emploie environ 150 personnes sur ses différents supports d’activités, la collecte, le tri, la valorisation et la commercialisation de textile de seconde main. Un atelier couture complète aussi le dispositif depuis 2019. Désormais, c’est un nouveau défi qui est lancé. La filière cuir et maroquinerie doit permettre de diversifier les compétences de la structure en produisant des petites séries en cuir à partir de demandes d’entreprises locales. « Il y avait un réel besoin », commente Xavier Brahier, président de Frip’Vie. « Nous nous sommes projetés dans ce nouveau challenge. Depuis 2019, nous avons à coeur de diversifier toutes nos activités », poursuit-il.
Selon une étude réalisée par le cabinet EY et commandée par la Banque des Territoires et Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), il y avait « nécessité » à mettre en place une entité de production de petites séries cuir et maroquinerie afin de relocaliser la compétence sur le prototypage. Ce projet – en collaboration avec le CFA école Boudard qui a permis la formation de salariés et le lycée professionnel des Huisselets – doit permettre de proposer des contrats d’insertion régulièrement. Les projets sont déjà là : l’entreprise locale Faire de Lance, qui est en lien avec la fédération française de la maroquinerie compte accompagner la progression en passant des commandes.
Six salariées sont en poste aujourd’hui en contrat à durée déterminée d’insertion depuis le 12 juin. Elles seront dix à terme. Accompagnés par des encadrants techniques et pédagogiques, mais aussi par un conseiller socio-professionnel, les salariées bénéficient de formation, de stages, et d’ateliers en lien avec leurs projets. À l’issue, les personnes peuvent intégrer une formation qualifiante ou un emploi.
Un pays maroquinier
Dans le pays de Montbéliard, de nombreux acteurs de la maroquinerie sont nichés. Dans la filière automobile. Mais aussi l’entreprise Hermès, implantée à Seloncourt depuis 1996. Depuis, il y a eu deux autres implantations de l’usine, dont la dernière en 2018, à Allenjoie, faisant du pays de Montbéliard un « pôle maroquinier reconnu », détaille Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération. Création Perrin est aussi présente à Allenjoie. A ses côtés, l’école Boudard, installée dans les locaux du CFA du pays de Montbéliard à Bethoncourt. « [Elle] forme les meilleures mains de la sellerie maroquinerie d’art », commente Charles Demouge. Puis d’autres formations ont vu le jour, comme au lycée des Huisselets. Ce nouveau projet, porté par la structure Frip’Vie vient renforcer cet écosystème.
Pays de Montbéliard Agglomération, pour apporter son aide, à commander 800 porte-badges pour ses agents ainsi que 250 porte-cartes à destination des étudiants engagés dans la vie associative. « Ces commandes étaient en quelque sorte des commandes-test qui ont démontré qu’avec cet écosystème, Frip’Vie est en capacité d’assurer une activité de production. »
À terme, à l’horizon 2027, l’atelier sera déplacé au sein des locaux de l’ex-polyclinique des Portes du Jura, « si cette production démarre ».