L’association hospitalière de Giromagny a annoncé vouloir construire l’EHPAD du futur sur le site de la résidence Saint-Joseph. Un projet ambitieux qui devrait voir le jour en 2026.
L’association hospitalière de Giromagny a annoncé vouloir construire l’Ehpad du futur sur le site de la résidence Saint-Joseph. Un projet ambitieux qui devrait voir le jour en 2026.
L’Ehpad du futur à Giromagny : c’est le projet engagé par la direction de la résidence Saint-Joseph et l’association hospitalière de Giromagny. Pour cela, un chantier d’envergure s’impose. Avec la destruction de deux-tiers du parc immobilier de l’actuelle résidence (à l’exception du dernier bâtiment construit en 2004) pour reconstruire une nouvelle résidence ouverte sur le reste de la ville. « Nous voulons changer l’image des Ehpad, pour que les gens voient cet établissement comme un chez eux », ambitionne Bruno Kern, administrateur chargé du projet de restructuration de l’Ehpad Saint-Joseph. « L’image des Ehpad est mauvaise et s’est dégradée depuis la crise sanitaire, nous en avons conscience », argue le chargé de projet. Il poursuit : « Nous voulons donner envie de vivre en Ehpad. » Pour cela, il faut « gommer l’aspect médico-social » de l’établissement, un défi de taille. Ce qui nécessite de restructurer l’ensemble des bâtiments, mais aussi de revoir l’organisation du personnel.
[ En images ]
1 : Les couloirs d’hôpitaux vont disparaître, au profit de nouveaux espaces plus chaleureux. 2 : Le bâtiment attenant à la chapelle va se transformer en résidence séniors. 3 : Le parc, lui, devrait être réaménagé pour faire de l’espace extérieur une véritable « place de village ». 4 : Intérieur de la paroisse, qui deviendra le futur restaurant. 5 : Maison du gardien. Le lieu sera destiné à des chambres d’hôtes pour les familles. 6 : Le raccourci, que les villageois empruntent, va devenir une allée arborée pour accéder au coeur du « village » résidentielle de la résidence Saint-Joseph.
Faire de la résidence Saint-Joseph un lieu de rencontre intergénérationnel
La direction souhaite remodeler le modèle de l’Ehpad pour en faire un lieu de passage, de rencontres. Le leitmotiv : effacer l’aspect « hôpital » de l’établissement. Une réflexion qui se mène sur plusieurs fronts : plus de blouses pour les soignants (sauf pour les soins), repas selon les envies et besoins, sans heure fixe. Au niveau de l’architecture : remaniement des espaces, des couloirs et des chambres. « Aujourd’hui, on a encore 50 % de chambre double », analyse la directrice de l’établissement. Le but : que chacun ait une chambre, pour garantir l’atmosphère « chez soi ». En définitive : plus de hall froid, plus de couloirs style hôpital. Un vrai travail pour gommer l’atmosphère impersonnelle qu’ont souvent ces établissements médicalisés. En termes d’organisation, rien n’est encore très clair. Surtout pour la question des repas. « Mais le personnel nous suit à 100% dans cette toute nouvelle vision de l’établissement », assure la directrice, Lidwine Viennet.
L’espace extérieur va être repensé entièrement, lui aussi. Les bâtiments adjacents à l’Ehpad, qui appartiennent à l’association hospitalière de Giromagny, vont être utilisés pour créer des lieux de rencontres entre résidents et villageois, familles, enfants. Une crèche est déjà attenante. Elle sera détruite et reconstruite à un endroit stratégique, « pour que les personnes âgées puissent voir les enfants, les rencontrer », explique Bruno Kern. Il poursuit : « Nous voulons intégrer une place du village au milieu du parc immobilier de l’établissement, avec des commerces pour que les gens y viennent plus naturellement. Pour faire une course et se détendre », poursuit-il. Le chemin à l’arrière de l’Ehpad – qui sert aujourd’hui de raccourci aux villageois – sera transformé en une allée paysagère pour que les Giromagniens puissent accéder à la place.
« Nous allons, avec ce projet, répondre à deux enjeux. Dessiner l’Ehpad du futur et revitaliser le bourg en recréant des commerces, de la vie », explique Bruno Kern. Pour cela, l’association a racheté la paroisse, à deux pas de la résidence, pour créer un restaurant. Ce lieu a pour vocation de devenir un endroit chaleureux où les résidents pourront se rendre pour se restaurer avec leurs familles. Tout en restant à côté de la résidence.
La maison du gardien sera, elle, dédiée à la création de chambres d’hôtes. « Nous voulons créer un véritable quartier où se croiseront toutes les générations au profit des résidents et où les familles pourront venir plus aisément. Ils sont nombreux à venir de loin », expose Bruno Kern.
Destination 2026
« Trois cabinets d’architectes sont sur le coup. Ils nous rendront leur projet final le 17 décembre », se réjouit le chargé de projet. Le premier coup de pelle est espéré avant l’été 2023, pour une mise en service en 2026. « Nous allons promouvoir l’emploi local une fois que nous aurons le détail du projet. Le but est que les entreprises locales puissent avoir des parts sur le chantier », pointe Bruno Kern. Sur le papier, le projet devrait coûter 20 millions d’euros hors taxes. Une demande d’aide de 2,5 millions d’euros vient d’être adressée au Premier ministre, dans le cadre du Ségur de la santé, mais aussi dans le cadre de la revitalisation des bourgs en zone rurale.
Un projet de résidence sénior en prime…
Le bâtiment de l’ancienne chapelle sera remanié pour construire une résidence sénior, à destination des 65-80 ans. « Les personnes âgées viennent de plus en plus tard en établissement médicalisé », analyse Bruno Kern. La mise en place d’une résidence à destination des seniors semblait donc essentielle au projet, pour créer du lien avec les plus de 65 ans. La question de l’embauche de personnels n’a pas encore été décidée : « Pour le moment, tout va dépendre des fonds dont nous allons disposer ». À ce jour, les principaux partenaires du projet sont l’agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté et le conseil départemental.