L’intersyndicale de l’entité turbines à gaz de General Electric était sur la ligne de départ du Tour de France, ce vendredi matin, à Belfort. Trente salariés ont fait une haie d’honneur aux coureurs, au départ. Reportage.
L’intersyndicale de l’entité turbines à gaz de General Electric était sur la ligne de départ du Tour de France, ce vendredi matin, à Belfort. Trente salariés ont fait une haie d’honneur aux coureurs, au départ. Reportage.
Le public scande: 5… 4… 3… 2… 1… C’est parti pour la 7e étape du Tour de France, au départ de Belfort, devant le marché Fréry. La plus longue étape de cette édition. 230 km, pour rejoindre Châlons-sur-Saône. Les coureurs qui s’élancent de la cité du Lion traversent une haie d’honneur mise en place par l’intersyndicale de l’entité turbines à gaz de General Electric. Ils sont une quinzaine, de chaque côté, à porter fièrement leur t-shirt où la patte du lion s’empare du logo de General Electric. Au-dessus, le slogan ne laisse pas de doute : Belfort sort ses griffes. Ils sont là pour parler de « l’avenir du territoire », pour reprendre la rengaine inscrite sur le dos du maillot. C’était important, pour eux, de profiter de la visibilité médiatique du Tour pour transmettre leur message. « Le Tour de France met en valeur les territoires, constate Philippe Petitcolin (CFE-CGC). Le Territoire de Belfort est un territoire de cyclisme et d’une industrie en danger. » Cette haie d’honneur est une proposition formulée par le Tour de France à l’intersyndicale. Il avait sûrement compris qu’il valait mieux accorder une visibilité pour ne pas la subir. « Il est important que tout le monde sache que General Electric veut détruire notre territoire. Et l’État a les moyens d’intervenir. »
Soutien de Christian Prudhomme
Christian Prudhomme, le directeur du Tour, a salué l’ensemble des salariés présents dans la haie d’honneur avant de prendre le départ. Il avait échangé, quelques minutes auparavant, avec Alexis Sesmat (Sud Industrie). « Il m’a assuré que le Tour de France était solidaire de l’action de GE, a confié le délégué syndical, agréablement surprise. Je retiens qu’il trouve notre démarche digne et juste. » L’intersyndicale a été invitée par plusieurs médias de l’audiovisuel public et par des radios privées pour expliquer leur combat. Des Belfortains avaient aussi accroché une banderole sur le bâtiment faisant face au marché Fréry. On pouvait y lire : « GE kills job. Macron what are you waiting for ? » Comprendre : « GE tue l’emploi. Macron, qu’est-ce que tu attends ? »
Fabien (le prénom a été changé, NDLR), salarié de General Electric qui souhaite rester anonyme car il n’est pas syndiqué, est présent dans la haie d’honneur. Et c’était important pour lui. Il estime que c’est fondamental « que l’on entende parler [d’eux] ». « Petit à petit, on se fait grignoter. Les choses partent, déplore-t-il, tout en saluant la démarche : Cela permet de montrer le maillot et de faire une action sans préjudice pour nous ni pour le Tour de France. »