Jade Belleville
Notre dossier de la semaine :
Dans quelques jours, la saison estivale sera lancée. Le nord Franche-Comté va devoir faire face à de nombreux défis afin de garantir une saison en toute sécurité pour les baigneurs.
Article 1 : Nord Franche-Comté : l’inquiétude face à la pénurie de surveillants de baignade
Article 2 : Lutter contre les cyanobactéries, l’autre défi des baignades du nord Franche-Comté
Article 3 : Les risques de noyade chez les enfants
Article 4 : Carte des zones de baignade dans le nord Franche-Comté (parution samedi)
« Entre le 1er juin et le 30 septembre 2023, 1 336 noyades ont été recensées en France dont 361 décès », observe Santé publique France dans un bilan de la surveillance épidémiologique de noyade en 2023. En Bourgogne-Franche-Comté, le nombre de noyades est en nette augmentation. En 2021, le nombre de noyades par an était de 29. En 2023, il était de 46. Ce constat est d’autant plus préoccupant que la part de noyade des enfants est conséquente. « Chaque été, les enfants de moins de six ans représentent le quart des noyades accidentelles », sur le plan national déclare le ministère du travail, de la santé et des solidarités dans un communiqué de presse datant de mai 2023.
Afin d’assurer la sécurité des plus jeunes pour la saison estivale qui arrive, les piscines mettent en place de nombreux dispositifs dans le nord Franche-Comté. L’objectif : que les enfants appréhendent le plus tôt le milieu aquatique. À partir de 3 mois, les enfants peuvent assister à des séances de bébés nageurs, puis, à partir de 4 ans, participer à l’aisance aquatique (4 à 7 ans).
Les séances de bébés nageurs
A la piscine Swim’Val, à Valentigney, des séances libres de bébés nageurs sont proposées pour les parents et leurs enfants. Ces séances sont accessibles à partir du moment où les bébés ont fait « tous leurs vaccins et jusqu’à trois ans », explique Arnaud Revelut, l’un des responsables du complexe aquatique de Valentigney. Ces séances ont plusieurs objectifs. « Elles favorisent le bien-être [des bébés] avec les parents », explique le responsable. Mais ce n’est pas le seul but, ces sessions ont aussi pour rôle de « banaliser l’eau » chez les enfants et ainsi éviter la peur.
Chaque semaine, la piscine prévoit un créneau où elle reçoit « 17 ou 18 enfants ». Le dimanche matin, la piscine « met à disposition du matériel », explique-t-il. Les séances sont totalement libres pour les parents. Néanmoins, « des maîtres-nageurs-sauveteurs sont là pour apporter un aspect technique ». Après cette formation, les enfants ont des bases. Mais Arnaud Revelut le précise, il est important de continuer à ce que les enfants soient en contact avec le milieu aquatique. « Il faut emmener les enfants, tout petits, à la piscine », conseille-t-il aux parents. « S’il n’y a pas de suivi, les enfants grandissent et la peur se crée », poursuit-il.
L’aisance aquatique pour les scolaires
Afin de lutter contre le fléau des noyades chez les enfants, un autre dispositif est mis en place depuis 2019 par le gouvernement : le programme aisance aquatique. Au sein du pays de Montbéliard, la Citédo l’a mis en place depuis maintenant trois ans. Le centre aquatique de Sochaux accueille tout au long de l’année, des cycles scolaires. « Globalement, on reçoit 8 cycles de 4 classes à chaque fois », dénombre Damien Bugnon, directeur de la Citédo. L’objectif de ces séances est que les enfants de quatre à sept ans soient capables de « rentrer dans l’eau, s’immerger et ressortir », précise-t-il. Ces bases permettent de « favoriser l’apprentissage de la natation ». « Chaque leçon dure en moyenne 45 minutes », indique Damien Bugnon.Le directeur l’observe, la Citédo reçoit de plus en plus de demandes de la part des écoles. Une donnée qui semble faire écho avec la volonté de limiter le nombre de noyades, en hausse pour le moment dans la région.