La question de la prise en charge du dispositif de sécurité continue de créer des tensions, de plus en plus vives, entre les Eurocks et la préfecture du Territoire de Belfort. La préfète et le procureur viennent d’adresser un courrier commun à Mathieu Pigasse.
La question de la prise en charge du dispositif de sécurité continue de créer des tensions, de plus en plus vives, entre les Eurocks et la préfecture du Territoire de Belfort. La préfète et le procureur viennent d’adresser un courrier commun à Mathieu Pigasse, président de Territoire de Musiques, dans lequel ils réaffirment fermement leur position.
La tension était palpable, dimanche après-midi, lors de la conférence de presse de bilan des Eurockéennes 2019 : « Ce n’est pas le lieu de polémiquer, mais on est sûr de notre fait et de notre droit», lançait Matthieu Pigasse, l’homme d’affaire directeur général délégué en France de la Banque Lazard, homme de presse (il contrôle Les Inrockuptibles et Radio Nova, est actionnaire du groupe Le Monde et du Huffington Post), et président de Territoires de Musique, l’association organisatrice des Eurockéennes.
Dans l’édition de lundi de L’Est républicain, il dénonçait « un message fort d’hostilité, voire d’agressivité » suite à des contrôles au camping et dans l’espace dédié aux mécènes du festival [ce que réfutent le procureur et la préfète dans leur courrier disponible en intégralité ci-dessous].
« Une forme d'acharnement »
Mathieu Pigasse y dit son incompréhension face aux contrôles dans l’espace mécènes : « Pour moi, il s’agissait d’envoyer un message très fort d’hostilité, voire d’agressivité, et mettre en danger parallèlement notre relation avec les mécènes. Je trouve ça incompréhensible. »
Il y reproche aussi aux services de l’Etat de ne pas avoir communiqué avec les Eurockéennes sur le dispositif finalement mis en place : « Ce que je peux dire, c’est que nous n’avons jamais connu le dispositif exact de déploiement spatial et temporel des forces de l’ordre, sur et en dehors du site. C’est déjà incroyable, car il faut bien qu’on adapte notre propre dispositif de sécurité en fonction de où sont les forces de l’ordre… ou pas. On a eu par exemple une rupture partielle de barrières pendant un concert, et il n’y avait aucun gendarme sur place. Heureusement, les pompiers ont été formidables. » Et il évoque « une forme d’acharnement sur le festival et les festivaliers, ce que je trouve profondément regrettable ».
« Tous les festivaliers sont égaux face au flair des chiens »
La préfète du Territoire de Belfort, Sophie Elizéon, et le procureur, Eric Plantier, ont adressé un courrier commun à Matthieu Pigasse dans lequel ils contredisent point par point les accusations du président de Territoire de Musiques. Ils font ainsi l’inventaire, presque heure par heure, des tentatives de rencontres qui sont selon eux restées lettres mortes (lire le courrier complet dans le diaporama ci-dessous).
Ils rappellent, en donnant les dates, les différentes réunions de concertation organisées, jusqu’à la date du 27 juin où le dispositif final a été présenté à Jean-Paul Roland, directeur, avec son coût de 106 000 € assorti de la proposition de prendre en charge 55% de ce montant. La préfète et le procureur dénoncent le refus de signer cette convention.
Quant aux contrôles dans l’espace mécènes, la préfète et le procureur répliquent par ce passage : « L’utilisation de chiens dressés aux fin de détection de produits stupéfiants a permis de contrôler les auteurs d’infractions sans qui puisse être soupçonnée la moindre volonté de contrôler tel ou tel type de population , tous les festivaliers étant égaux face au flair des chiens ».