Dans la cour de l’école élémentaire d’Étueffont, ce lundi après-midi, résonne L’Ôde à la joie, interprétée par les élèves. Un message de fraternité choisi par l’équipe éducative, alors qu’écoliers et enseignants s’approprient leur nouvelle école. Le bâtiment est particulièrement lumineux ; les rappels de bois ici et là apportent leur lot de chaleur. La température, agréable. Les classes, spacieuses.
Ce lundi 1er septembre, les 81 élèves de l’école élémentaire d’Étueffont, qui compte 4 classes, ont découvert ce nouveau bâtiment. Une nouvelle bâtisse qui s’est fondue dans les anciens locaux d’une friche, libérée par l’association des paralysés de France (APF) avant le covid-19 et rachetée par la commune. Ils ont été réhabilités pour accueillir cet ambitieux projet d’école, qui s’élève à 4 millions d’euros, dont la moitié à la charge de la commune. Le projet de réhabilitation se veut « extrêmement vertueux », assure Alain Calmus, l’architecte qui a porté le projet ; il a aussi pensé le projet immobilier des Terrasses du Lion, à Belfort (lire notre article). Les bio-matériaux ont été privilégiés. Un système de freecooling, système économe de refroidissement, a été retenu. Surtout, l’école a pris place dans d’anciens bâtiments de l’APF, qui datent de plusieurs décennies. Le préfet, Alain Charrier, a félicité ce choix de réhabiliter du bâti existant. « C’est un exercice difficile », convient-il, alors qu’il vient de découvrir la nouvelle école.

Une école au cœur d’un projet plus global
« Cette école est un projet remarquable », salue Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l’académie de Besançon. Elle a aussi souligné ce site « au cœur de l’inclusion ». L’école élémentaire accueille une unité d’enseignement de l’institut Saint-Nicolas, un institut médicaux-pédagogique (IMP) et institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) géré par la fondation Arc-en-Ciel. Douze élèves de l’institut, avec des troubles du comportement, y sont accueillis. La structure construit juste à côté de l’école son nouveau site ; elle quitte son implantation de Rougemont-le-Château.
L’école et l’institut partegeront une salle de sport. Surtout, la proximité de l’école avec l’institut permet de renforcer le « temps scolaire », apprécie Roland Dysli, directeur du pôle médico-éducatif et handicap de l’institut Saint-Nicolas. Les temps de trajet entre l’institut et l’école sont moins longs. Donc les élèves peuvent facilement aller de la salle de classe à une prise en charge médico-social, dans l’institut, avec un orthophoniste, un kiné ou encore un éducateur. « Le pôle de soin est tout près », souligne-t-il. Une salle de sport sera aussi partagée par l’école et l’institut Saint-Nicolas, pour favoriser les échanges et l’inclusion. « L’enjeu principal est de proposer un lieu structurant et équilibrant pour les enfants, qui favorise les échanges entre les écoles du secteur et les services mis à disposition par la commune d’Etueffont », rappelle la fondation Arc-en-Ciel.
« Il faut se donner les moyens d’accompagner de manière plus performante », ajoute la rectrice, qui rappelle que l’Éducation nationale accueille toujours plus d’enfants en situation de handicap ; ils sont environ 6 000 dans l’académie, selon le rectorat, qui s’appuie sur 1 800 aides aux enfants en situation de handicap (AESH), pour les accompagner. Ce type de classe permet d’avoir un accompagnement « au rythme de chacun ». « C’est un accompangment en milieu ordinaire avec un rythme différent », explicite Marianne Tanzi, directrice académique des services de l’Éducation nationale du Territoire de Belfort.
Attractivité
Au-delà de l’inclusion, ce site en réhabilitation va accueillir le site péri-scolaire, pour faire un « ensemble global et cohérent », insiste le préfet. Une cohérence qui renforce l’attractivité de la commune appuie-t-il. « Il faut qu’elle fasse envie cette école, estime-t-il. Les parents demandent un accueil de qualité. » Entre les lignes, on comprend aussi le message pour rendre attractif sa commune et limiter les chutes démographiques, alors que ces dernières conduisent à la fermeture de classe (lire notre article). Marianne Tanzi de résumer, finalement : « C’est l’école rurale du futur. »