La société En bas de chez moi porte un projet fort : celui d’attirer du monde vers les centres-villes, grâce au prisme du web.
La société En bas de chez moi porte un projet fort : celui d’attirer du monde vers les commerçants des centres-villes, grâce au prisme du web. Leur plateforme, qui héberge les sites vitrines des commerçants et leur donne de la visibilité, a commencé avec Héricourt. Désormais, elle plaît aussi aux commerçants du Grand Belfort et de Lure, qui adhèrent par dizaines.
« De l’enthousiasme, nous en avons à revendre », glisse Claire Poifol, directrice de l’agence Skilz, basée à Héricourt, et co-fondatrice de la plateforme En bas de chez moi. De l’enthousiasme, car en 18 mois, la plateforme, créée pour redonner vie au centre-ville héricourtois a décollé. 8 000 nouveaux utilisateurs en 2021, 90% d’adhésions renouvelées entre la première et la deuxième année.
Aux fondations, l’essence du projet a été de créer une place du marché virtuelle, en mieux. La société En bas de chez moi héberge des sites vitrines pour chaque commerçant, qu’elle développe avec eux et leur remet clef en main. Fabrication d’une identité numérique, créations de fiches produits, relai d’informations pour les événements à venir dans les boutiques, avec les associations… En bas de chez moi permet aux commerçants d’être visibles auprès du public local qu’ils touchent. « Notre travail, c’est de mettre à disposition des outils pour faciliter la vie des commerçants », met en relief Claire Poifol. Des outils qui plaisent, puisque la société est en train de se diffuser au sein du Grand Belfort, avec une vingtaine d’adhésions. Ainsi qu’à Lure, avec une dizaine de commerçants pour le moment.
Désormais, des réflexions sont menées sur la logistique. Sur le fait de mettre en place, pourquoi pas, un drive .Mais pas question pour le moment de livraison à domicile. « Le but reste que les gens se déplacent vers les boutiques », pointe Fabien Methia, le deuxième co-fondateur du projet. Ancien manager du centre-ville pour la communauté de communes du Pays d’Héricourt (CCPH), il a su apporter sa patte au projet. Son expérience. « Pour que cela fonctionne, il faut construire un jeu en deux parties : une partie en ligne, et une partie en point de vente », analyse le co-fondateur. Et ce concept a un nom : le phygital. C’est ce mélange entre action sur internet et incitation à se rendre en magasin qui permet de rendre curieux les acheteurs. « Tout cela, ce sont des stratégies pour animer la ville », expliquent les fondateurs. Et cela passe par une réflexion sur le web : « Il faut assurer le trafic sur le site, en intégrant au maximum des informations qui peuvent attirer », confie Frédéric Poifol, le troisième fondateur du projet.
De bons signaux
La première année, le projet a été porté par l’association pour la promotion de l’artisanat et des commerces du pays d’Héricourt (l’Apach). Et par la CCPH, qui a permis, la première année, une aide de 500 euros à chaque commerçant adhérent. « Cela nous a portés », raconte Claire Poifol. Aujourd’hui, les fondateurs sont plus que motivés à relever de nouveaux défis : de nouveaux utilisateurs, de nouvelles zones, de nouveaux clients, créer des partenariats avec les associations, qui sont des relais très importants. En ce sens, une levée de fond a été engagée et trois équivalents temps plein seront engagés en septembre, portant l’équipe au nombre de 8 personnes. Une belle victoire pour une société encore toute jeune.
Récemment, la bonne dynamique a été renforcée par un jeu concours organisé pour Pâques. 1 115 personnes ont participé via le biais de la plateforme, 14 700 personnes ont vu l’événement sur facebook. Et de nombreuses personnes se sont rendues en boutique pour multiplier leur chance. « Ils avaient 5 chances de plus en boutique », explique Fabien Methia. Une dynamique renforcée par de la reconnaissance. Notamment celle de l’Assemblée nationale. « Nous avons été auditionnés sur les questions de revitalisation de centre-ville», racontent, des étoiles dans les yeux, les fondateurs du projet.
Pour Fernand Burkhalter, président de la CCPH, le dispositif a « un bel avenir », car « l’avenir est dans le service aux commerçants. ». À terme, l’objectif est de créer un modèle franchisable et transposable partout. « Mais pour ça, nous devons déjà montrer que ça fonctionne », sourit, pour conclure Claire Poifol.