Pendant les vacances de Noël, de nombreuses plaintes ont fusé contre le manque de doses du vaccin Pfizer, même si la quantité globale de vaccins était bien là pour répondre aux besoins. De nouveaux approvisionnements en Pfizer sont prévus en janvier, alors que s’ouvre une période intense de vaccinations. Il est même désormais possible de se présenter sans rendez-vous dans les établissements qui vaccinent, qui ouvrent le week-end.
Éva Chibane et Thibault Quartier
Pendant les vacances de Noël, de nombreuses plaintes ont fusé contre le manque de doses du vaccin Pfizer, même si la quantité globale de vaccins était bien là pour répondre aux besoins. De nouveaux approvisionnements en vaccins du laboratoire américain sont prévus en janvier, alors que s’ouvre une période intense de vaccinations. Il est même désormais possible de se présenter sans rendez-vous dans les établissements qui vaccinent, dorénavant ouverts 7 jours sur 7. mis à jour le 6 janvier à 10h18
L’agence régionale de santé (ARS) le confirme : des doses de Pfizer sont à nouveau disponibles en quantité importante. Ce mercredi, Agnès Hochart, déléguée territoriale nord Franche-Comté à l’ARS, et Christophe Duverne, directeur de cabinet de la préfecture du Territoire de Belfort, se sont rendus au centre de vaccination mobile, installé cet après-midi devant le centre commercial Auchan, à Bessoncourt, pour sonder la dynamique. Et cela se passe « très bien », confirme Jean-Jacques Hezard, qui gère le centre de vaccination mobile animé par les ambulances Jussieu Secours. « Les doses sont là en conséquence. » Par jour, le centre mobile est capable de vacciner 200 personnes; environ 100 personnes viennent se faire vacciner à chaque déplacement.
Il confirme cependant que, au mois de décembre, il y avait beaucoup plus de doses du vaccin Moderna que de Pfizer. « Les doses de Pfizer étaient réservées aux moins de 30 ans. Alors certains faisaient demi-tour quand ils savaient qu’ils ne pouvaient pas avoir de Pfizer », explique-t-il. L’agence régionale de santé le rappelle : les vaccins Moderna et Pfizer sont tous deux des vaccins à ARN-messager. “Ils sont équivalents”, insiste un membre de l’ARS. Il semble pourtant que Pfizer ait une cote de popularité plus importante. Et que le Moderna ait mauvaise presse. Cette mauvaise réputation serait liée, selon certains, à la proximité du nom Moderna avec Astrazeneca. A l’inverse, d’autres relèvent, pour jouer la fibre patriotique, que la société américaine Moderna est dirigée par un Français, Stéphane Bancel.
Si les doses Pfizer étaient réservées aux moins de 30 ans, on a quand même constaté une disponibilité plus faible du vaccin et des temps d’attente allongés pour se faire vacciner pour cette catégorie de population. En réservant un vaccin Moderna sur Doctolib, le mercredi 28 décembre à 16 h, une dose était disponible dès le lendemain, à 8 h à Danjoutin, à 9 h 54 à Héricourt et à 8 h 30 pour le centre de Grandvillars. En revanche, pour réserver une dose Pfizer alors que vous aviez moins de 30 ans, ce n’était pas aussi facile. Il fallait attendre le 3 janvier pour une dose à Héricourt ou à Danjoutin. Le 10, pour une dose à Lure. Dans ce contexte, la disponibilité plus faible du vaccin Pfizer au mois de décembre a pu aussi motiver certains à repousser leur dose de rappel.
"Ne pas retarder la 3e dose"
Les pharmacies ont ressenti cette dynamique contraire au mois de décembre. À la pharmacie de La Poste, à Belfort, la pharmacienne explique : « Nous recevons les doses au compte-goutte. Deux par deux. Tout est contingenté. » À la pharmacie Lafayette, « une cinquantaine de personnes sont sur liste d’attente, mais nous en rajoutons tous les jours. » Même constat du côté de la pharmacie Carnot qui affirmait, la semaine dernière : « Chaque semaine, lorsque nous recevons des doses, c’est la surprise. » Tous attendent des doses Pfizer.
Pour l’agence régionale de santé, rien d’alarmant. “Pour nous, c’est un faux problème”, note une source bien renseignée de cette administration. Moderna ou Pfizer, pour l’agence, c’est un vaccin. L’essentiel, pour l’ARS, est d’avoir assez de doses, globalement, pour vacciner la population. Elle ne regarde pas cet aspect “marque” à laquelle les patients peuvent être attentifs. Par ailleurs, « les laboratoires ont dû mettre le paquet sur des doses pour le pédiatrique, ce qui explique en partie la baisse de doses envoyées », rassure également l’ARS.
Mais ce temps de vache maigre sur le Pfizer touche à sa fin, apprend-t-on auprès de l’ARS. Des réallocations sont attendues en nombre prochainement, alors que les prochaines semaines seront très intenses en termes de campagnes vaccinales. L’ARS continue également sa campagne d’information sur l’équivalence des deux vaccins pour limiter les effets contre-productifs de cette mauvaise réputation; les autorités sanitaires vantent également l’intérêt de croiser les deux vaccins dans son schéma vaccinal.
Agnès Hochart d’insister : « Il faut que les gens aillent se faire vacciner. Ils peuvent même y aller sans rendez-vous, dans n’importe quel centre. Il faut éviter une 6e vague. » Puis de souligner : “Il ne faut pas retarder la 3e dose. C’est un booster d’immunité.” Christophe Duverne complète en rappelant : « Il en va de la saturation de nos hôpitaux; on ne le rappellera jamais assez. Mais c’est aussi pour notre vie économique et sociale. » Agnès Hochart glisse finalement qu’il est possible et préférable de réaliser sa troisième dose à partir du troisième mois après sa deuxième injection.
Des centres ouverts 7 jours sur 7
- Le maire de Grandvillars, avec l’accord de l’ARS et de la Préfecture, maintiendra son centre ouvert (sa fermeture avait été planifiée au 14 janvier 2022).
- Les centres de Belfort et de Grandvillars seront ouverts 7 jours sur 7, avec la possibilité de se faire vacciner sans rendez-vous le week-end.
- Afin de permettre l’accès à la vaccination au plus grand nombre, dans des plages horaires élargies, 11 000 doses de vaccins sont désormais à la disposition des centres chaque semaine.
- 7 000 créneaux de rendez-vous sont disponibles pour les semaines à venir