Le succès du déconfinement, outre les gestes-barrière, va reposer en grande partie sur les tests des personnes présentant des symptômes et des personnes de de leur entourage. Un des points-clé du dispositif présenté ce vendredi 8 mai par le préfet Joël Mathurin.
Le lundi 11 mai est présenté comme la première étape du déconfinement. La deuxième étape est prévue dans trois semaines : le 2 juin. Avec l’espoir pour les hôteliers-restaurateurs et cafetiers d’être autorisés à rouvrir à cette date.
Trois semaines où, selon le préfet du Doubs, Joël Mathurin, il faudra avoir trois enjeux en tête : la reprise économique, la poursuite de la lutte contre le virus et ainsi entrer dans les départements en zone verte. « Nous sommes sur une ligne de crête », a résumé Joël Mathurin lors d’un point presse ce vendredi 8 mai sur les modalités du déconfinement.
Jérôme Narcy, délégué départemental de l’ARS dans le Doubs, a à cette occasion détaillé les mesures sanitaires mises en place pour éviter un rebond face à un virus « qui circule toujours ». Les gestes-barrière sont évidemment rappelés, mais une des nouveautés par rapport à la situation porte sur les masques : obligatoires dans les transports en commun, pour faire ses courses, et sur le lieu de travail dans certains cas, selon l’environnement de travail. Pour les personnes vulnérables, ils sont plus que fortement recommandés. Mais, insiste le délégué de l’ARS, ces masques viennent « en plus des gestes-barrière et ne les remplacent pas ».
Tester pour « couper la chaîne de contagion »
L’autre volet essentiel du déconfiment repose sur les tests qui doivent permettre d’isoler et de tracer les personnes atteintes par le virus et de tracer les personnes qui ont pu être en contact avec elles. Jérôme Narcy a détaillé le processus.
En premier lieu, le médecin traitant. C’est vers lui qu’une personne qui ressent des symptômes qui peuvent faire penser au covid-19 doit se tourner.
Le médecin traitant va alors prescrire un test de dépistage. En cas de confirmation de l’infection au covid-19 ; la personne malade et sa famille proche seront placés en quatorzaine.
Débute alors la troisième phase, menée par l’assurance maladie. Cette phase consiste à identifier avec le patient les « cas contacts », autrement dit les personnes avec qui il a été en contact dans les dernières 48 heures. Si la personnes infectée a été dans un « lieu de vie collectif » (centre de soins, par exemple), c’est l’ARS qui entre en piste pour effectuer des tests.
Les personnes placées en quatorzaine bénéficieront d’un « accompagnement non médical » de l’ARS. Il s’agit là de rendre possible le respect de ce confinement de quatorze jours à domicile si possible : un télé-opérateur contactera la personne placée en isolement pour, si besoin, mettre en place un dispositif d’aide à la vie quotidienne : course, plateaux-repas, désinfection du logement, écoute psychologique). Pour cela, le préfet précise avoir mobilisé des téléopérateurs du Sdis, les CCAS, le conseil départemental et ses assistantes sociales, la protection civile, pour ce qu’il décrit comme « un accompagnement cousu-main ». Selon les bassins de vie, des hébergements seront également possibles en hôtel dans certains cas.
Une capacité de 1000 tests dans le Doubs
Lilian Vachon, directeur de la CPAM du Doubs, décrit ce processus destiné à « casser la chaîne de contamination » comme « une course de vitesse ». On estime en effet que chaque patient infecté a croisé dix à vingt personnes dans les 48 heures avant sont diagnostic et son isolement. Il estime les nombre de cas journaliers à une trentaine. Autrement dit pas moins de 600 personnes devront être contactées chaque jour à partir de lundi et testées. C’est cet objectif de 600 tests qui a été fixé dans le Doubs, mais le directeur de la CPAM affirme que la capacité de tests journaliers est d’ors et déjà de 1000.