Le laboratoire de biologie médicale BioAllan installe un nouveau centre de dépistage de la covid-19, à Danjoutin, dans les anciens locaux de la chambre des métiers et de l’artisanat, à deux pas de l’autoroute. Le site doit remplacer le drive de Trévenans. Il ouvre officiellement ce mardi matin. Cette inauguration témoigne aussi de la dégradation de la situation sanitaire.
Le laboratoire de biologie médicale BioAllan installe un nouveau centre de dépistage de la covid-19, à Danjoutin, dans les anciens locaux de la chambre des métiers et de l’artisanat, à deux pas de l’autoroute. Le site doit remplacer le drive de Trévenans. Il ouvre officiellement ce mardi matin. Cette inauguration témoigne aussi de la dégradation de la situation sanitaire.
À deux pas de l’A36. Avec un parking juste devant. Et avec une surface d’exploitation bien confortable. Le laboratoire de biologie médicale BioAllan, notamment installé à Belfort, Montbéliard, Valdoie, Delle ou encore Audincourt, ouvre un centre de dépistage du virus SARS-CoV-2, responsable de la covid-19, dans les anciens locaux de la chambre des métiers et de l’artisanat, à Danjoutin, juste à la sortie sud de Belfort, en face de la station Total Access. Le bâtiment est mis à disposition par le groupe automobile Nedey.
Ce centre va progressivement remplacer le centre de dépistage « drive » du laboratoire, installé à Trévenans, « qui n’était plus adapté », concède Thomas Schmitz, associé gérant du laboratoire. La météo ne permet plus d’accueillir convenablement les patients, et la dégradation sanitaire implique de devoir tester encore plus. Début octobre, BioAllan réalisait 600 tests par jour dans l’ensemble du nord Franche-Comté détaille Christian Ehret, associé gérant du laboratoire. La semaine dernière, ce volume a atteint le millier de dépistages quotidiens. Le nouveau site devrait pouvoir en fournir près de 400 par jour (10 rendez-vous par quart d’heure), contre 250 maximum à Trévenans, augmentant ainsi la capacité de tests.
Pour le moment, le centre dispose de trois salles de prélèvements. Selon les besoins, on peut accroître ces espaces, en augmentant aussi le nombre de secrétaires pour accueillir les patients. La volonté, pour être efficace dans la lutte contre la circulation du virus, est de respecter un délai de réponse de 24 heures. « On le tient », assure Christian Ehret.
Le taux d’incidence bondit
S’il y a un besoin de dépistage, c’est que la situation sanitaire s’aggrave. « On s’arme », constate Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort. « On se retrouve dans une accélération inquiétante et préoccupante », insiste-t-il. En quelques jours, la situation s’est empirée. Vendredi soir, le taux d’incidence dans le Territoire de Belfort, indiquant le nombre de nouveaux cas en 7 jours, était de 87,8 pour 100 000 habitants (pour une semaine glissante allant du 13 au 19 octobre). Ce lundi, ce taux a doublé : il est de 162,7 pour 100 000 habitants (semaine du 16 au 22 octobre).
Sur rendez-vous
Contrairement au drive, il n’y aura pas de pré-enregistrement pour aller à ce centre de dépistage. L’enregistrement se fera sur place. Il faut simplement prendre rendez-vous sur doctolib et venir avec sa carte vitale. On peut être amené à être contacté par la CPAM si nous sommes identifiés comme un cas contact. Elle invitera alors à se faire dépister et à se rendre dans un centre.
Certes, ce taux est inférieur à la moyenne nationale, qui s’établit à 340,1 pour 100 000 habitants. Mais si ce deuxième épisode n’est pas une vague comme au mois de mars, c’est « une marée montante », image le préfet. Elle monte doucement, « mais sûrement ». Et, in fine, le résultat sera le même qu’ailleurs. Des services hospitaliers surchargés, obligés de s’adapter pour accueillir le flux supplémentaire de patients.
La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), qui est chargée avec sa brigade sanitaire de 14 personnes de repérer les cas contacts associés aux cas positifs, recense chaque jour 50 patients 0 de la covid-19 dans le Territoire de Belfort. À titre de comparaison, elle n’en avait repéré que 63 sur l’ensemble de la période allant de mi-mai à fin juin, précise Helga Goguillot, directrice de la CPAM du Territoire de Belfort. Une donnée qui illustre l’accélération de la circulation du virus dans le département, même s’il est préservé par rapport aux autres depuis plusieurs semaines. Et en moyenne, on repère trois cas contacts par patient 0. C’est dire l’ampleur de la tâche.
L’hôpital « chargé »
L’objectif des autorités reste de tracer, de tester et d’isoler pour contenir la la situation. Et on cherche à tester d’avantage, d’où ce nouveau centre de dépistage du laboratoire BioAllan. Ce dernier cherche toujours des locaux, de plusieurs centaines de mètres cubes, pour installer un nouveau centre de dépistage dans le secteur de Montbéliard.
Cette situation sanitaire a un impact certain sur l’hôpital. En moins de quinze jours, l’hôpital Nord-Franche-Comté s’est de nouveau retrouvé très « chargé », constate Agnès Hochart, déléguée territoriale Nord-Franche-Comté de l’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté. Les premières déprogrammations d’hospitalisation et d’opérations non-urgentes sont envisagées sérieusement. Des plans Blancs ont déjà été déclenchés dans plusieurs établissements hospitaliers de la région, notamment en Bourgogne. Le préfet rappelle l’un des enjeux de contenir la circulation du virus : pouvoir continuer à soigner tous les patients. Sur les 15 derniers jours, 5 personnes sont mortes à l’hôpital Nord-Franche-Comté à cause de la covid-19.