62% n’ont pas besoin de visa pour travailler
Les immigrés sont définis comme des personnes nées étrangères à l’étranger, qu’ils aient acquis la nationalité française ou non. En Bourgogne-Franche-Comté, près de 76 600 immigrés occupent un emploi dans la région. Ils sont nés en premier lieu au Maroc (16 %), au Portugal (13 %) ou en Algérie (10 %). Près de 42 % ont acquis la nationalité française. C’est le cas d’un peu plus de la moitié des immigrés natifs du Maroc ou d’Algérie.
En comptant également ceux qui sont nés dans un pays de l’Union européenne ou dans un pays de l’association de libre-échange (notamment la Suisse), 62 % des immigrés en emploi ont eu librement accès à un emploi en France. « Pour les autres, soit un tiers des immigrés en emploi, leur employeur a dû effectuer des demandes de visa ou de titre de séjour, conformément à la législation », explique David Brion, de l’Insee.
38% occupent un emploi d’ouvrier non qualifié
Sur les 76 600 immigrés qui occupent un emploi en Bourgogne-Franche-Comté, 38 % des immigrés occupent des emplois d’ouvriers, souvent non qualifiés, ce qui contraste avec les 24 % des non-immigrés dans ce même secteur. Le salaire moyen pour les ouvriers non qualifiés en Bourgogne-Franche-Comté est de 1 425 € nets par mois, soit 610 € de moins que les autres salariés. « Ces métiers disposent souvent de conditions de travail difficiles et/ou d’horaires irréguliers, en particulier dans le bâtiment, les services à la personne et à l’hôpital. De plus, les immigrés sont plus souvent touchés par la précarité puisqu’ils représentent environ 16 % des travailleurs intérimaires », note l’Insee.
26% sont surdiplômés
Les deux tiers des immigrés ont un contrat stable. Ce taux est de 75 % chez les autres actifs occupés. Ils sont très concernés par le déclassement professionnel. Près de 26 % des immigrés sont surdiplômés pour leur poste. À titre de comparaison, 22 % des non-immigrés occupent des emplois sous-qualifiés.
« Des diplômes ou qualifications de leur pays d’origine non reconnus et la barrière de la langue peuvent les avoir incités à accepter un emploi en dessous de leur compétence. Un tiers des immigrés des professions intermédiaires sont en situation de déclassement. Dans les activités administratives et commerciales en entreprises, ils le sont bien davantage que les non-immigrés », explique l’Insee. Aussi, les immigrés accèdent moins souvent au métier de cadre que les non-immigrés, qu’ils aient le niveau attendu de diplôme ou non. « La promotion professionnelle leur est donc plus difficile », détaille l’Insee. Ainsi, 36 % des cadres immigrés sont en situation de surclassement contre 55 % parmi les non-immigrés.
1 290 immigrés sont médecins
Les immigrés sont largement présents dans certains métiers spécifiques. Comme le métier d’agent de nettoyage, qui emploie 2 900 immigrés, soit 31 % des effectifs de ce secteur. La construction avec 8 100 emplois, majoritairement des ouvriers non qualifiés dans les travaux publics, la maçonnerie et la peinture. Les établissements médico-sociaux et des services à domicile : 6 900 emplois, avec des rôles d’aides-soignants, agents de service hospitalier et auxiliaires de vie.5 900 immigrés travaillent dans l’hébergement-restauration. Ils exercent dans les cuisines (cuisiniers, commis, plongeurs), et également en service de salle. Au total, près de 17 % des personnes travaillant dans les cuisines sont des immigrés.
Le secteur de la santé repose aussi sur les compétences des immigrés : 16 % des médecins de la région en sont issus, soit 1 290 immigrés ainsi que 12 % des dentistes et 8 % des kinésithérapeutes.
Un taux de chômage de 11,2%
Les immigrés rencontrent plus de difficultés à accéder à l’emploi, avec un taux de chômage de 11,2 % en 2023, comparé à 7,4 % pour l’ensemble de la population active. Près d’un tiers des immigrés n’ont aucun diplôme, soit trois fois plus que les non-immigrés, « ce qui nuit à leur employabilité », explique l’Insee. Les femmes immigrées connaissent aussi un taux d’accession au marché du travail inférieur (62 %), en raison de la barrière linguistique, des responsabilités familiales ou encore de la culture.
9,1% des emplois du Territoire de Belfort
Le Territoire de Belfort est particulièrement représentatif de cette dynamique, avec 9,1 % de ses emplois occupés par des immigrés. Dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, 21,4 % des effectifs sont constitués d’immigrés, tandis que la construction en compte 18,4 %.