2018. La diminution de la fréquentation de l’église Sainte-Thérèse, à Bethoncourt, érigée en 1953 et bénie en 1954, diminue. D’importants travaux doivent être engagés pour maintenir le bâtiment, construit après la Seconde Guerre mondiale grâce à la communauté catholique locale qui a réuni les fonds.
Ces investissements coûteux provoquent une réflexion sur l’avenir du lieu. Néolia propose alors de racheter l’église pour y installer des logements sociaux. Le diocèse donne son aval au second semestre 2018 et prend un décret, conformément au droit canonique. Une cérémonie de désacralisation est alors organisée, sous l’autorité de l’évêque Dominique Blanchet. Cette cérémonie, qui se déroule le 21 septembre 2018, suit un rituel « qui consiste [notamment] à enlever de l’autel et l’église de toutes les reliques et les objets sacrés », indique le diocèse, joint par téléphone. On retire les tableaux, les reliques, le statuaire (dont de sainte Thérèse), l’autel, la cloche, la croix qui la surplombait ou encore les vitraux.
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Photos prises par Thibault Quartier
Qualité supérieure, prix modeste
14 juin 2023. De l’église ne subsiste que les murs de pierres et le clocher. Son ancienne fonction ne trompe pas. Mais la nouvelle ne jure pas non plus. Bien au contraire. La résidence Pierre de Ciel rend hommage à ce passé. “On n’y célébrait plus que quelques enterrements par an”, a rappelé à l’AFP une ancienne paroissienne invitée à l’inauguration, “contente de la façon dont cela s’est transformé, avec de la vie qui revient”. « On peut réhabiliter en respectant le lieu, le patrimoine et l’histoire », souligne ainsi Xavier Llamas, directeur développement territorial Doubs-Jura de Néolia, bailleur social qui gère 27 000 logements locatifs en Franche-Comté et en Alsace. En 2022, replace le directeur général Jacques Ferrand, Néolia a initié la construction de 1 000 logements locatifs et engagé la rénovation énergétique de plus de 1 000 logements.
À l’intérieur, dix logements sociaux connectés viennent d’être inaugurés ; les logements vont du T2 (dès 261 euros par mois) au T4 (dès 529 euros par mois). Et les loyers sont dans la moyenne du bailleur. Les logements sont habités depuis novembre 2022. Ce projet est « exemplaire », assure-t-il, en termes de sobriété foncière, car il ne consomme pas de nouveaux terrains. Alors que se met en place le principe de zéro artificialisation nette (lire notre article), ce programme est déjà à l’heure. « Il faut reconstruire la ville sur la ville », estime le directeur général. Et d’ajouter : « Nous livrons aujourd’hui quelque chose qui répond à la norme actuelle, alors qu’il a été conçu il y a cinq ans ! » Il remarque aussi que l’évolution des coûts de l’énergie montre que cette stratégie a tout son sens.
Logements connectés
Depuis leur smartphone, les locataires peuvent régler la température du logement, observer leur consommation d’énergie, baisser leur volet ou incliner les lames pour faire de l’ombre, éteindre la lumière, déverrouiller la porte ou être averti qu’un colis a été livré dans une boite aux lettres à l’entrée de l’immeuble (le système de e-conciergerie myRENZbox), réfrigérée, et qui peut donc accueillir de l’alimentaire. La prise en main est simple et apporte des services sur l’usage de son logement. Le système envoie « des alertes » sur la consommation, notamment s’il détecte une absence prolongée, pour baisser le chauffage par exemple, indique William Lombardet, directeur de développement territorial d’EDF Franche-Comté. Deux bornes de recharge pour véhicules électriques ont aussi été installées.
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Photos prises par Néolia
Le projet est aussi « exemplaire », selon Xavier Llamas, « en termes de sobriété énergétique ». Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur, l’électricité des communs par des panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Les murs, de 80 cm, assurent une bonne isolation, complétée par un isolant en fibres de bois. La performance énergétique du bâtiment est particulièrement bonne pour une rénovation, insiste Néolia, du niveau d’une construction neuve. Mécaniquement, « ce niveau de performance énergétique » permet de réduire les charges confirme Romuald Gadet, directeur achat, innovation et RSE de Néolia. À cela s’ajoute la force de la connectivité (lire ci-dessus), qui permet de facilement ajuster sa consommation à ses besoins.
« Challenge »
« Ce projet était un vrai challenge », confie Donato Notarnicola, l’architecte. Le percement d’une vingtaine d’ouvertures dans le mur ouest est une performance à elle seule ; jusqu’au bout il craignait une fissure générée par le percement. Il a pensé tous les logements avec un extérieur. Les quatre en rez-de-jardin dispose d’un espace d’une cinquantaine de mètres carrés, alors que les balcons mesurent, de leurs côtés, 17 m2. « Je ne conçois pas qu’un logement ne puisse pas avoir d’extérieur », glisse celui qui s’est emparé du volume de la nef de l’ancienne église Sainte-Thérèse en y glissant des logements en duplex.
Hakim, l’un des locataires, apprécie le jardin sans vis-à-vis. Cet ancien de « Peugeot », âgé de 53 ans, se déplace aujourd’hui avec difficulté, à la suite d’accidents du travail. Il profite, avec son épouse, du confort de l’un des trois logements PMR (personne à mobilité réduite), d’une surface de 82 m2, pour un loyer de 690 euros, hors aide personnalisée au logement (APL). « Dans mon ancien logement, déjà Bethoncourt, je ne pouvais plus monter ni descendre les escaliers », raconte-t-il. Là, il revit. « Les pièces sont grandes. C’est respirant », apprécie-t-il, alors qu’il présente son extérieur, composé d’une terrasse où il a installé des perruches, et d’un espace enherbé.
Le projet s’élève à 2,254 millions d’euros. Néolia investit en fonds propres à hauteur de 52 %.
