Les moteurs vrombissent. Puis un, deux, trois, six tracteurs viennent se positionner devant la préfecture du Territoire de Belfort ce lundi 19 juin, aux alentours de 16h. Sous un soleil de plomb, des agriculteurs du Territoire de Belfort bloquent la préfecture, à Belfort, pour protester contre l’implantation d’un camp de membres de la communauté des gens du voyage. « On ne bougera pas d’ici tant que nous n’aurons pas de solutions. » Arrivés entre midi et deux, la communauté des gens du voyage s’est installée dans un champ privé de 5 hectares à Bessoncourt, en face de la salle polyvalente. « Il fallait voir le bouchon que cela a créé », commente l’un d’eux, tandis que les tracteurs manoeuvrent pour bloquer toutes les entrées de la préfecture. Ils sont environ une vingtaine d’agriculteurs à être présents pour manifester leur colère. Selon eux, ce sont environ 150 caravanes qui sont arrivées ce midi, tandis que 150 doivent encore arriver. « La gendarmerie les plaçaient. Apparement, la préfecture a vu pour leur faire installer l’eau et l’électricité. Ça ne peut pas se passer comme ça », grondent les manifestants sur place.
Cinq minutes à peine après l’arrivée des manifestants, Cécile Mourgues, sous-préfète et directrice de cabinet du Territoire de Belfort, annonce que les représentants agricoles vont être reçus de suite. Le président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) s’avance. Ses collègues suivent. La sous-préfète insiste pour que l’accès à la route soit débloqué. C’est un non catégorique. L’ambiance est tendue.
« Nous avons préféré venir ici que de manifester sur place », explique un agriculteur qui patiente à l’extérieur. Il estime que sur place l’atmosphère est trop électrique pour envisager quoi que ce soit. « Mais nous n’allons rien lâcher. »
« Cette installation est illégale »
En se rendant sur place, les caravanes se distinguent depuis la route. Vers 18h, à vue d’oeil, au moins 200 caravanes étaient installées dans ce champ privé, sur toute la longueur de la propriété, à Bessoncourt. Plusieurs voitures cheminent sur la route privée pour trouver une place dans le champ, les enfants courent et jouent tandis que des personnes discutent sous des tonnelles. Le camp semble déjà bien installé, quelques heures après son arrivée.
Par téléphone, Cécile Mourgues, directrice de cabinet, affirme que la préfecture n’était pas informée de cette installation. « Une aire de grand passage départementale est prévue en temps normal. Ce groupe n’a pas voulu s’y installer et s’est installé dans un champ privé », explique-t-elle. D’après la directrice de cabinet, le groupe a annoncé rester deux semaines. « Nous essayons de voir ce que l’on peut faire juridiquement pour qu’ils s’en aillent avant. Oui, cette installation est illégale. Et il va falloir faire en sorte que la suite des choses se passe le mieux possible. » L’idée est de les rediriger vers l’aire de grand passage de Fontaine. Pour le moment, la délégation de représentants agricoles reçue par le préfet du Territoire de Belfort en fin d’après-midi n’a pas donné suite à nos sollicitations.