Le conducteur a été interpellé par des agents du RAID présents sur les lieux par hasard. Il semblait reprocher aux clients de boire de l’alcool près d’une église, ce que l’enquête devra confirmer.
(AFP)
Le conducteur a été interpellé par des agents du RAID présents sur les lieux par hasard. Il semblait reprocher aux clients de boire de l’alcool près d’une église. Selon les premiers éléments de l’enquête, il souffre de troubles psychiatriques. [actualisé à 20 h 15]
Un automobiliste a percuté hier soir, lundi 14 septembre, la terrasse d’un bar à Besançon sans faire de blessé, avant d’être maîtrisé par des policiers, a annoncé mardi le parquet, qui s’interroge sur un possible mobile religieux.
L’homme a remonté à contresens la Grande-Rue de Besançon, avant de se diriger vers la terrasse de l’Iguane Café, place du 8-Septembre, une zone en grande partie piétonne.
“Il se dirigeait à une allure lente vers les gens attablés et a percuté des chaises, mais les gens l’ont vu arriver et ont eu le temps de se lever”, a expliqué à l’AFP Christine de Curraize, vice-procureure au parquet de Besançon.
L’établissement se trouve à proximité immédiate de l’église Saint-Pierre. “Qu’est ce que vous faites là ?”, a répété l’homme en pointant du doigt l’édifice religieux.
“Il semblerait qu’il a voulu exprimer le fait qu’il est anormal d’être attablé et de boire de l’alcool près d’une église”, a souligné le parquet, qui s’interroge sur un possible “intégrisme chrétien”, ce que l’enquête devra déterminer.
Par hasard, des agents du RAID en civil se trouvaient à proximité des lieux et ont maîtrisé l’individu, qui a ensuite été interpellé par des policiers.
L’homme n’était ni armé, ni alcoolisé.
Troubles psychiatriques
Ce fervent chrétien d’origine centrafricaine a expliqué en garde à vue “qu’on devait craindre Dieu et qu’il n’était pas normal qu’on puisse boire devant les marches de cette église”, a indiqué le procureur de Besançon, Etienne Manteaux, lors d’une conférence de presse mardi après-midi. L’homme, qui souffre de troubles psychiatriques, a affirmé “qu’une voix lui parlait et lui demandait de faire partir ces gens”. Il n’était ni armé, ni alcoolisé.
Les policiers ont découvert “de nombreuses bibles” lors d’une perquisition à son domicile, mais “aucun élément de revendication”, selon M. Manteaux.
“A ce stade, c’est un acte assez spontané qui ne semble pas avoir été spécialement préparé”, a noté le commissaire divisionnaire Michel Klein, estimant qu’il s’agissait “plus d’une intimidation que d’une volonté réelle de nuire”.
Par le passé, cet agent d’entretien issu d’un milieu chrétien évangéliste a été visé par deux procédures judiciaires: l’une pour le viol de son épouse – il avait été déclaré pénalement irresponsable – et l’autre pour des violences qui avaient conduit à son hospitalisation en établissement psychiatrique.
L’enquête confiée à la sûreté départementale se poursuit pour des faits de “violences sans interruption temporaire de travail avec arme”. Le quadragénaire devrait être convoqué ultérieurement devant le tribunal correctionnel, après une expertise psychiatrique, a précisé le parquet qui demandera son placement en détention provisoire.