Trois personnes ont été blessées par balle dans le quartier de Planoise à Besançon vendredi en fin d’après-midi, a-t-on appris auprès de la préfecture, après une série de tirs liés “probablement”, selon le parquet, au trafic de drogue.
Angela Schnaebele – AFP
Tirs et règlements de compte entre bandes rivales font rage dans le quartier de Planoise à Besançon, théâtre d’une lutte de territoire pour le trafic de stupéfiants, avec une demi-douzaine d’épisodes de coups de feu en moins de deux mois dont le dernier en date a fait deux blessés vendredi soir. (MAJ le samedi 11 janvier 2020).
deux personnes o,nt été blessées vendredi soir dans le quartier de Planoise, à Besançon. Ces blessés ont été touchés par des impacts aux membres inférieurs. Ils ont été hospitalisés, mais ne sont pas gravement touchés, ont précisé la police et le parquet. La préfecture du Doubs avait fait état dans un premier temps de trois blessés.
Le quartier de Planoise, classé depuis octobre 2018 “Quartier de reconquête républicaine” (QRR), est “probablement” en proie à une “lutte de territoire” pour le trafic de stupéfiants, avec six épisodes de tirs en moins de deux mois, selon le procureur de la République, Étienne Manteaux. “En remettant ces faits dans un contexte plus général qui remonte au 20 novembre, (…), tout laisse à penser que nous sommes face à une série de faits en lien avec du trafic de stupéfiants”, a-t-il poursuivi, faisant part de sa “vive préoccupation”. “Certaines des victimes sont liées au trafic de stupéfiants, donc ça laisse à penser que nous sommes dans des règlements de comptes, des ripostes successives, qu’il faut faire cesser au plus vite”, a souligné le procureur.
Planoise, qui compte environ 20 000 habitants a déjà connu un blessé par balles fin novembre, trois le jour de Noël, touchés par des armes de guerre, et un autre encore jeudi soir. L’homme grièvement blessé par balle jeudi était mis en examen pour trafic de stupéfiants et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris samedi auprès du parquet. Cet homme de 24 ans était toujours hospitalisé samedi, mais ses jours n’étaient plus en danger, a indiqué le procureur de la République, Etienne Manteaux.
En reportage dans ce quartier sensible vendredi après-midi, une journaliste de l’AFP a entendu une demi-douzaine de coups de feu avant que plusieurs patrouilles de policiers ne convergent vers le lieu de ces tirs qui n’ont pas fait de blessés, ramassant des douilles. Ces coups de feu ont été tirés à proximité d’une école, ce qui a contraint les parents à venir chercher les enfants à l’arrière du bâtiment, une fois la zone sécurisée.
"Renforts importants de police"
“En dix-huit heures, trois séries de coups de feu ont été constatées. (…) On a vraiment ce sentiment détestable de délinquants qui s’approprient l’espace public et terrorisent la population”, a relevé Étienne Manteaux. Le préfet du Doubs, Joël Mathurin, qui prononçait justement ses vœux vendredi soir, a souligné que la lutte contre le trafic de drogue et contre l’économie souterraine à Planoise avait conduit l’année passée à 224 procédures concernant les stupéfiants et permis le démantèlement d’une douzaine de points de trafic de drogue. En outre, 204 personnes ont été interpellées. “En dépit de cette politique volontariste et de l’engagement des autorités, les récents événements (…), la fusillade du 25 décembre, l’incendie criminel de la fourrière du 31 décembre, nous démontrent que si nous avons marqué des points, nous n’avons pas encore gagné la bataille”, a reconnu Joël Mathurin.
Des malfaiteurs avaient déclenché le jour de la Saint-Sylvestre un incendie à la fourrière municipale de Besançon, à Planoise également, mettant le feu à une voiture volée. L’incendie s’était propagé, provoquant la destruction d’une centaine de véhicules. “Nous ne lâcherons rien. À cette situation exceptionnelle, on peut répondre (par un) engagement exceptionnel”, a martelé le préfet. La préfecture a annoncé peu après “des renforts importants de police” à Planoise “à partir de ce (vendredi) soir”.