(AFP)
La défense a reçu du juge chargé d’instruire le dossier “une ordonnance d’interdiction pour le Dr Péchier d’exercer toute activité médicale”, a indiqué à l’AFP l’un de ses conseils, Me Randall Schwerdorffer, confirmant une information de France Bleu Besançon. “On va faire appel de cette décision devant la chambre de l’instruction” de la Cour d’appel de Besançon, a annoncé Me Schwerdorffer, dénonçant un “acharnement judiciaire pour empêcher le Dr Frédéric Péchier de retrouver un semblant d’existence”.
Cette interdiction intervient après la décision le 11 janvier de la chambre de l’instruction qui avait estimé au contraire qu’il pouvait exercer un activité médicale, à l’exception de celle d’anesthésiste-réanimateur. Saisie par la défense de M. Péchier, la juridiction avait alors apporté sa lecture d’une décision du juge des libertés et de la détention (JLD) interdisant initialement au Dr Péchier “d’exercer la profession de médecin-anesthésiste”.
Une décision initiale longtemps interprétée comme une interdiction globale d’exercice de la médecine – à tort selon la chambre de l’instruction. Cette dernière avait également allégé le contrôle judiciaire du Dr Péchier, l’autorisant notamment à revenir dans le Doubs où résident ses enfants, mais l’obligeant à conserver son domicile principal dans la Vienne, où il vit chez ses parents. Ces points n’ont pas été modifiés par l’ordonnance du juge d’instruction signifiée lundi, selon Me Schwerdorffer.
La décision de la chambre de l’instruction avait suscité l’ire du procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui avait annoncé le lendemain lors d’une conférence de presse son intention de saisir le juge d’instruction, estimant “pas un seul instant envisageable” que M. Péchier, certes “présumé innocent” mais mis en examen, “soit autorisé à exercer” la médecine. Sollicité par l’AFP, M. Manteaux n’avait pas réagi en début de soirée. Frédéric Péchier, 51 ans, est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit. Il est mis en examen pour 24 cas d’empoisonnement, dont neuf mortels. Depuis septembre, il est en outre soupçonné de huit nouveaux cas d’empoisonnements potentiels de patients, dont quatre mortels. Le praticien clame son innocence depuis le début de l’affaire.