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Besançon : « Je ne suis pas un empoisonneur », clame une dernière fois Frédéric Péchier

L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé pour empoisonnement.
L'anesthésiste Frédéric Péchier, jugé pour empoisonnement. | ©Arnaud Finistre
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Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier, a demandé son acquittement en affirmant qu’il n’y avait aucune preuve de sa culpabilité. Après 15 semaines d’audience, le jury s’est retiré poiur délibérer. Le verdict est attendu pour le vendredi 19 décembre.

« Non, je ne suis pas un empoisonneur », a une dernière fois clamé Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon qui risque la réclusion à perpétuité, avant que la cour d’assises du Doubs ne se retire pour délibérer, après trois mois et demi de procès éprouvant. « Ça fait huit ans que je me bats contre le fait qu’on me présente comme un empoisonneur », mais « non, je ne suis pas un empoisonneur, et le serment que j’ai passé en 1999, je l’ai toujours respecté et c’est le serment d’Hippocrate », a déclaré le médecin de 53 ans poursuivi pour l’empoisonnement de 30 patients au bloc opératoire – dont 12 sont morts.

Après 15 semaines d’audience, le verdict est attendu d’ici à vendredi. « Nous nous retirons pour délibérer, dans un lieu tenu secret, nous n’en sortirons qu’après avoir pris notre décision », a déclaré la présidente, Delphine Thibierge. Quant à Frédéric Péchier, qui a comparu libre depuis le 8 septembre, il devra « rester à la disposition de la justice » et ne pourra pas quitter le logement qu’il occupe à Besançon, a précisé la magistrate, demandant aux forces de l’ordre de s’en assurer. Une peine de réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre le médecin qualifié par l’accusation de « tueur en série » aux crimes « hautement pervers ». Son avocat, Randall Schwerdorffer, a tenté d’instiller le doute dans l’esprit des jurés. « Je vous demande d’acquitter purement et simplement Frédéric Péchier », a-t-il dit à l’issue d’environ cinq heures de plaidoirie.

« Il faut des preuves »

Pour condamner le médecin, « il faut des preuves », a martelé l’avocat. Or, dans ce dossier, l’accusation « est venue soutenir qu’il y a des éléments de preuves accablants, alors que c’est le néant de la preuve ». Il a évoqué certains cas où l’implication de son client « ne repose que sur sa présence » à proximité des arrêts cardiaques suspects. Certes, « il y a bien un empoisonneur à la clinique Saint-Vincent », mais ce n’est pas Frédéric Péchier, a soutenu l’avocat. « On n’est pas là pour préjuger quelqu’un, on est là pour le juger », a-t-il insisté, appelant les six jurés populaires et les trois magistrats professionnels à l’« impartialité ». La question qu’ils doivent trancher « n’est pas : « est-ce que Frédéric Péchier nous plaît, ne nous plaît pas, est-ce qu’il pleure ou ne pleure pas », a souligné le pénaliste, en référence au manque d’empathie qui a été reproché à son client.

Comme Patrick Dils

Me Schwerdorffer a établi un parallèle entre Frédéric Péchier et Patrick Dils, qui a passé quinze ans de détention pour les meurtres de deux enfants commis en 1986 près de Metz, avant d’être acquitté en appel. Comme dans l’affaire Dils, à la clinique Saint-Vincent de Besançon, « il fallait que ça aille vite » pour « arrêter l’hécatombe », a-t-il retracé. Dès le début de l’enquête en mars 2017, les enquêteurs ont été « convaincus de la culpabilité de Frédéric Péchier » et se sont efforcés de « démontrer qu’il est coupable ». « Jamais on ne cherchera ailleurs », a-t-il fustigé. « Toute la communauté médicale » s’est liguée contre lui, dès lors son sort était « scellé », selon lui.

La semaine dernière, au terme d’un réquisitoire fleuve de plus de dix heures d’une rare intensité, les deux avocates générales Thérèse Brunisso et Christine de Curraize ont requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Ce soignant est « l’un des plus grands criminels de l’histoire » et « a utilisé la médecine pour tuer », ont-elles asséné. Selon elles, il introduisait, sans se faire remarquer, du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine dans des poches de perfusion. Ces poches empoisonnées étaient ensuite perfusées aux patients, ce qui déclenchait des arrêts cardiaques ou des hémorragies incompréhensibles pour les soignants. Selon le ministère public, Frédéric Péchier cherchait ainsi à nuire à des médecins avec qui il était en conflit et « nourrir sa soif de puissance ».

Mais la défense a soutenu que lors de l’empoisonnement de Sandra Simard, qui marque le début de l’enquête en janvier 2017, la poche empoisonnée avait été choisie de manière « aléatoire ». L’empoisonneur n’a donc pas pu viser spécifiquement un patient et par ricochet un médecin, selon Me Schwerdorffer. Pour la défense, « on a fabriqué un coupable » avec « acharnement ».

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