Un videur d’une discothèque de Besançon a été tué en 2017. Un homme de 26 ans a été condamné vendredi aux assises.
(AFP)
Un videur d’une discothèque de Besançon a été tué en 2017. Un homme de 26 ans a été condamné vendredi aux assises. Trois autres hommes qualifiés de complices ont été condamnés de 3 à 10 ans de prison.
Un homme de 26 ans a été condamné ce vendredi 17 janvier par la cour d’assises du Doubs à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir mortellement poignardé un videur de discothèque qui avait refusé l’accès à l’un de ses amis, complice, qui a été condamné à 10 ans de réclusion. Quatre autres accusés, reconnus coupables de “complicité de meurtre”, ont écopé de peines allant de 3 à 8 ans de prison.
Le 23 avril 2017, vers 3 h du matin, Mamadou Diedhiou, 35 ans, videur de la discothèque le Styl, au centre-ville de Besançon, avait été tué d’un coup de couteau porté au coeur. Une vingtaine de minutes plus tôt, il avait refusé l’entrée à Fahrat Cid, un habitué des lieux qui ne voulait pas s’acquitter des 5 euros réglementaires. S’estimant “humilié”, après avoir été pris par le col par le videur, il avait appelé son frère, venu lui prêter main forte avec quatre autres personnes. Les six hommes avaient encerclé et frappé Mamadou Diedhiou et l’un d’eux, Hichem Djebaïli, 26 ans, avait sorti un couteau de sa poche, frappant la victime au coeur. “M. Diedhiou n’a, à aucun moment, eu la capacité de se défendre”, a estimé l’avocate générale Margaret Parietti, avant de requérir des peines de 18 mois à 20 ans de réclusion criminelle.
"Il ne m'avait rien fait"
“Pourquoi j’ai eu ces gestes envers Mamadou Diedhiou ? Il ne m’avait rien fait…” s’est interrogé à l’audience l’auteur des coups de couteau, qui s’est dit “désolé”. Son avocat, Julien Charle, a plaidé “la bonne foi” et l’absence d’intention de tuer de son client, qui s’était rendu de lui-même au commissariat quelques heures après les faits. “Le geste, c’est le sien, il l’a reconnu, les conséquences sont involontaires” , a-t-il assuré. Fahrat Cid est “l’instigateur”, a relevé Mme Parietti, “je le mets en tête des complices de meurtre, parce que c’est l’élément déclencheur”, qui a appelé les autres pour “une expédition punitive” contre Mamadou Diedhiou. Pour l’avocate de la famille de la victime, Sandrine Arnaud, “toutes ces personnes ont contribué à la mort de Mamadou Diedhiou”, un homme “si affectueux, si gentil, si doux”, qui est tombé sous “un déchaînement de violence”.
À l’énoncé du verdict, des policiers ont dû intervenir pour calmer les familles qui en sont presque venues aux mains, en se rejetant la responsabilité du drame.