4 janvier 2024. Cette date est celle de l’ouverture du centre de soins non programmés de la Miotte, promis depuis deux ans maintenant. En janvier 2022, Damien Meslot, président Les Républicains (LR) du Grand Belfort, avait annoncé que le projet de centre de chirurgie de la JonXion était avorté à la suite du rachat de la clinique de la Miotte par le groupe Vivalto Santé (voir notre article). Le groupe s’était positionné plutôt en faveur de travaux à la clinique de la Miotte, à hauteur de 8 millions d’euros. Des investissements qui ont permis d’agrandir les locaux actuels mais aussi de créer une unité de consultations pour des soins non programmés, pour soulager les urgences.
Il ne reste que quelques fignolages avant l’ouverture de cette unité belfortaine. Dans le détail, ce sont entre quarante et cinquante créneaux de consultations qui seront réalisés par jour. Le centre sera ouvert de 8h à 19h toute la semaine. Il devait être ouvert le samedi également dans le projet initial, mais cela ne sera pas le cas. Pour prendre rendez-vous, il faudra téléphoner le jour même, sur un numéro unique (03 67 47 90 90). Systématiquement, un ou une secrétaire médicale sera sur place, ainsi que deux infirmières, qui travailleront en rotation pour constituer un équivalent temp-plein.
Une offre complémentaire
« C’est une offre complémentaire à un cabinet de médecine générale », explique Luc Sengler, représentant de l’association de « Soutien au centre de soins non programmés de Belfort » et médecin de la structure. Le centre sera destiné à ceux qui n’ont pas ou plus de médecins traitants, ou qui ne peuvent pas avoir un rendez-vous assez rapidement.
Les rendez-vous le jour même, pris par téléphone, ont vocation à ne pas faire attendre les patients trop longtemps. Le Dr Sengler mise sur un rendez-vous toutes les dix minutes. « Cela devrait suffire, nous avons juste vocation à dépanner. Ce n’est pas du suivi de soin. » Il complète que le type de soins pourra concerner de la suture, de la traumatologie légère, des contusions, fractures, une otite ou encore une angine, « qui nécessitent un traitement de suite ».
L’idée : soulager les urgences. Cela sera d’autant plus simple que le centre, situé à la clinique de la Miotte disposera d’un plateau technique radiologique, de deux salles de consultation, d’une salle pour les sutures ou encore d’une unité de stérilisation.
Pas encore assez de médecins
Contrairement au projet de base, il n’y aura qu’un seul médecin pour commencer, assurant toute la permanence de 8h à 20h tous les jours de la semaine. Pourtant, il y a moins de deux ans, le Dr Loïc Lavaill qui a porté et monté le projet expliquait « qu’une quinzaine de médecins » étaient « motivés à le suivre, sur un modèle de garde » (lire par ailleurs).
Aujourd’hui, seuls 4 médecins vacataires se sont portés volontaires pour compléter l’offre. Mais ils seront là seulement une journée par mois. « On travaille à ce qu’il y en ait d’autres. » Le Dr Luc Sengler espère pouvoir faire venir des internes rapidement. Selon la réglementation, il faudrait attendre trois ans d’ouverture de centre pour en intégrer. Mais l’ARS travaille à assouplir cette condition pour les aider, affirme-t-il. Damien Meslot expose : « C’est sûr que cela va soulager. Mais ce ne sera pas suffisant. Ce sera plutôt le trop plein que le grand vide. » « On compte aussi sur Montbéliard », complète-t-il encore.
Le projet est subventionné à hauteur de 60 000 euros par an pendant trois ans par le Grand Belfort et une somme équivalente par l’agence régionale de santé (ARS). « Il a fallu lever les difficultés une à une », expose le président, Damien Meslot. La question des subventions, tout d’abord, car il a été difficile de lever les fonds de l’agence régionale de santé. « Sous la pression, ils l’ont fait.»
Ils l’ont fait, aussi, car l’une des conditions de l’agence régionale de santé pour accepter de subventionner le projet était que le centre propose de consulter 6 à 8 patients par heure, expliquait le Dr Lavaill, porteur du projet début 2023. Il souhaitait s’y refuser : « Je ne peux pas demander à des collègues de venir travailler pour faire la même chose que dans leur cabinet, mais avec un modèle dégradé », expliquait-il. Mais avec un créneau de consultations toutes les dix minutes, cela sera finalement le cas.