« On régresse, on était dans une dynamique qui nous permettait d’acquérir plus de droits pour les femmes et on fait marche arrière », alerte Elvire Celma, co-secrétaire départementale du SNES-FSU à Belfort. « On repart en ramant sur ce qui était déjà conquis », poursuit l’intersyndicale, lors d’une conférence de presse à Belfort le 3 mars.
Dans un climat où « les idées d’extrême droite et les discours masculinistes prennent de l’ampleur », l’inquiétude est palpable parmi les militantes. « On sent une pression accrue, une volonté de remettre en cause certains acquis », ajoute l’intersyndicale. Elle dénonce également les inégalités salariales et les carrières hachées qui touchent majoritairement les femmes. « Plus on monte dans la hiérarchie, moins il y a de femmes. Et les métiers les moins bien payés sont ceux occupés en majorité par des femmes », explique une organisatrice. « Prenez le métier de professeur des écoles, ultra féminisé, il souffre d’une stagnation salariale depuis des années. Les femmes ont souvent des carrières tronquées, des postes moins importants et des retraites 40 % inférieures. C’est tout un système à revoir.»
Femmes et hommes mobilisés
Face à ce constat, et pour marquer le coup de cette journée internationale pour le droit des femmes, l’intersyndicale organise une marche qui partira à 11 h de la Maison du peuple pour rejoindre la place Corbis. « On voulait faire quelque chose de marquant », explique l’intersyndicale. Une grève féministe. Oui, mais… un samedi, couplé aux vacances scolaires, cela a moins d’effets visibles. Alors, l’idée est comme l’année dernière, d’occuper l’espace publique. Une fois arrivé place Corbis, un village féministe sera installé toute la journée et la place sera rebaptisée temporairement au nom d’une femme locale engagée pour les droits des femmes.
Sabine Verdant, de la CGT, souligne que cette année, la mobilisation prend de l’ampleur : « L’an dernier, on était déjà là, mais cette fois, on a réussi à fédérer, à agrandir le collectif, le rassemblement grandit. C’est encourageant. » Pour éviter les amalgames, Antonia Cano, représentante locale d’Amnesty International, insiste : « Il ne s’agit absolument pas d’un mouvement anti-homme. On appelle les hommes et les femmes à manifester ensemble. Revendiquer pour l’égalité, c’est aussi une question de droits humains. »
La veille au soir, un film documentaire, Les filles du Nil, sera projeté au cinéma Kinépolis à 20 h 15, suivi d’un débat pour prolonger la réflexion. Une vente de t-shirts et d’accessoires sera organisée le samedi, avec des bénéfices reversés à une association engagée pour les droits des femmes.