Vendredi 2 février, Damien Meslot, maire de Belfort (Les Républicains) a annoncé avoir investi dans deux lanceurs de balles de défenses (LBD) pour un total de 7 300 euros pour les policiers municipaux. Une arme dite « sublétale », qui n’est pas conçue pour tuée ou blessée lourdement, mais qui est tout de même puissante. Dans un contexte national, cette arme a été sujette à polémique car si elle est jugée par certains comme indispensable lors de mobilisations violentes, elle a aussi pu être décriée pour des blessures telles que des mains arrachées, des yeux crevés – des blessures lourdes. Un débat avait été lancé pour savoir s’il fallait en finir avec ce type d’équipement. Une proposition de loi en 2019, non adoptée, visait à l’interdire dans le cadre du maintien de l’ordre. « Ici, les balles sont bien plus petites que celles qui ont été utilisées dans les affaires qu’on a pu entendre au national », veut rassurer Tony Kneipp, adjoint au maire chargé de la sécurité à Belfort.
« Ces nouveaux équipements seront une réponse adaptée et proportionnée si de tels événements devaient se reproduire », explique le maire de Belfort, évoquant alors les émeutes qui ont eu lieu l’été dernier dans la ville. « Les policiers municipaux ont été démunis à cette période. Là, ils pourront notamment s’en servir lors de manifestations impliquant des débordements ou pour la garde de bâtiments. » Il voit cet investissement comme une arme « de dissuasion ». Pour lui, le but est de ne jamais avoir à les utiliser mais que les « voyous sachent qu’ils auront une réponse ». Le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini, a indiqué ne pas y voir d’obstacle. Il doit signer la convention qui permettra leur utilisation très prochainement. Mais il convient : « C’est une arme non létale, mais qui peut l’être. Il faudra faire bien attention.»
Les policiers municipaux ont été formés, assure le maire de Belfort. Et devront se reformer deux fois par an au stand de tir de La Miotte. Un investissement qui s’inscrit dans une augmentation des moyens de la police municipale. Les effectifs ont été triplés, pour atteindre 30 agents, les dernières années. Une brigade a aussi été créée le dimanche.
Renouvellement de la convention police municipale et nationale
Une convention a été signée avec Bavilliers, Offemont et Essert, pour que les policiers municipaux puissent continuer d’intervenir au parc de la Douce et dans le quartier de l’Arsot, sur les communes adjacentes, comme cela se fait depuis 2021 avec Bavilliers et Offemont. Essert rejoint la danse cette année. « Un élargissement du périmètre qui a été très utile durant les émeutes de l’été dernier où la police nationale a pu compter sur le soutien de la police municipale », expose le maire. La convention, signée ce 2 février, permet aussi de renforcer les coopérations police nationale et municipale.