Il y a deux mois, le centre dentaire de Belfort, mais aussi celui de Chevigny-Saint-Sauveur fermait ses portes temporairement à la suite d’une décision de l’ARS. Soupçons de mutilations, fraude fiscale, travail dissimulé, l’agence régionale de santé vient de communiquer sur la fermeture définitive du site.
L’agence régionale de santé vient de communiquer sur la fermeture définitive des centres dentaires de Belfort et de Chevigny-Saint-Sauveur. Du côté de la justice, le trésorier de l’association vient d’être placé en garde en vue confirme une source judiciaire. mis à jour le 6 octobre à 22h49
Il y a deux mois, les centres dentaires de Belfort et de Chevigny-Saint-Sauveur fermaient leurs portes temporairement à la suite d’une décision de l’agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, pour cause de soupçons de pratiques illicites de facturation, actes de mutilation, délabrement volontaire sur des dents saines ; des détails qu’avait révélé Le Trois en ayant eu accès à des documents d’enquête.
L’ARS vient de publier un communiqué annonçant la fermeture définitive des centres dentaires de Belfort et de Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d’Or). « L’ARS considère que l’association Proxidentaire n’est pas en mesure d’assurer une gestion des centres de Chevigny-Saint-Sauveur et de Belfort garantissant la préservation de la santé publique ». expose le communiqué.
Le trésorier de l'association en garde à vue
« Nous sommes aujourd’hui vraiment soulagés. Il n’y aura plus d’autres victimes. C’est une première victoire d’un long combat. Maintenant, il va falloir se concentrer sur le volet judiciaire. Qui lui, est loin d’être achevé », explique au téléphone celle qui a créé le collectif de plaignants Proxidentaire.
Si l’association de Proxidentaire s’est défendue la semaine dernière en affirmant que les actes médicaux dénoncés étaient de la responsabilité des médecins et non de la responsabilité de l’association, une source judiciaire a confirmé qu’« une enquête [était] en cours ; elle porte sur des aspects financiers (travail dissimulé, fraude sociale) et sur un volet relatif à la santé (conditions d’exercice de la profession de dentiste et des actes pratiqués). » Le trésorier de l’association est actuellement en garde en vue précise une source judiciaire, confirmant nos informations. L’association estimait également que les fondateurs du collectif voulaient “nuire” à Proxidentaire.
Cette décision un soulagement pour la créatrice du collectif. Plus d’une centaine de patients des centres dentaires avaient rejoint le collectif depuis sa création en juillet dernier. Des témoignages par dizaines sur le site faisant état de mutilations volontaires, d’escroqueries, avaient été recensés. De nombreux médias se sont emparés du dossier, qui a pris une ampleur nationale avec un reportage réalisé par la cellule d’investigation de France Inter. Des manifestations et des réunions ont été organisées par les membres du collectif pour dénoncer les actes de l’association localisée à Belfort et Chevigny-Saint-Sauveur. Une source judiciaire confirme qu’il y a « à ce jour 73 plaintes recensées ».
« Aujourd’hui, ce qui m’inquiète, ce sont tous les patients en errance médicale », confie la créatrice du collectif. « L’ARS n’a pas su nous donner de réponses concrètes de ce côté-là », poursuit-elle. Dans son communiqué, l’ARS confirme que « 620 appels ont été traités (à ce sujet, NDRL) auxquels s’ajoutent plus de 70 réclamations écrites. Une information et une prise en charge spécifiques concernant le risque infectieux ont d’autre part été assurées par l’Agence ». Pas plus d’informations sur la suite, pour tous les patients qui n’ont pas de praticiens à ce jour.